E & C : A la demande du FPETT, organisme devenu paritaire en 2001, l'institut CSA a conduit une enquête visant à mieux connaître la population intérimaire ainsi que le regard qu'elle porte sur le travail temporaire. Quels en sont les résultats les plus significatifs ?

J. S. : L'étude nous apprend combien les intérimaires ont une bonne opinion de cette forme de travail. C'est le cas de 91 % de l'échantillon ; 29 % avouant, par ailleurs, que cette opinion s'est améliorée après qu'ils aient expérimenté cette formule. Mieux encore, plus de 90 % conseilleraient l'intérim à leur entourage. Et ils ne sont pas les seuls à l'apprécier. En effet, nous avons souhaité que l'échantillon comporte également une part de salariés du public et du privé. Leur avis est tout aussi positif, ce qui nous a surpris. A tort, en effet, nous pensions que des jugements extérieurs seraient moins favorables. Autre surprise : la part grandissante des intérimaires qui sont occupés au moins neuf mois dans l'année. Ils sont 36 % dans ce cas, alors que, traditionnellement, ce taux ne dépassait jamais les 30 %.

E & C : Qu'est-ce qui, dans l'intérim, les pousse à un tel satisfecit ?

J. S. : Pour plus des trois quarts des personnes interrogées, l'intérim est reconnu comme utile pour améliorer son adaptabilité et sa connaissance des entreprises. Il est aussi jugé bénéfique pour enrichir son expérience professionnelle, ses capacités d'autonomie et sa réactivité.

E & C : Quelles sont les motivations des individus à devenir intérimaires ?

J. S. : Selon les résultats de cette enquête, 54 % de l'échantillon sont venus à l'intérim pour trouver un emploi rapidement, 30 % parce qu'une mission est souvent un tremplin vers un emploi stable, 29 % pour acquérir une expérience professionnelle et, enfin, 25 % pour disposer de plusieurs expériences professionnelles avant de se fixer.