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Réduire la voilure : pas question !

SANS | publié le : 01.07.2003 |

Regarder la télévision, écouter les nouvelles ou capter les conversations autour de soi peut parfois s'avérer déprimant. Comme si nous répétions sans cesse les mêmes antiennes : incertitude sur l'avenir, crainte du chômage, manque d'éthique, soif de domination, abus en tous genres... Ces conversations mettent en lumière nos états d'âme. Nous sommes actuellement dans une conscience d'impuissance, de pénurie, de "réduction de voilure" sous toutes ses formes. Même les sujets autrefois enthousiasmants ne recueillent plus d'intérêt : les innovations high-tech, le progrès scientifique et technique, les start-up et l'envie d'entreprendre, le pouvoir de l'homme sur les choses, etc. Relégués aux oubliettes. Selon Théodore Zeldin*, le contenu de nos conversations et la façon dont nous dialoguons préfigurent le monde auquel nous donnons naissance. Alors attention !

Au cours de l'Histoire, l'intolérance, les querelles racistes, la haine ont favorisé les guerres. Un discours clair, précis, factuel a contribué à l'essor d'un monde plus scientifique. Au XXIe siècle, le "parler simple" a tenté de casser la supériorité abusive des élites et d'éliminer les jargons prétentieux. « Les humains ont changé plusieurs fois le monde en changeant leur façon de converser », écrit Zeldin.

Quand on voit l'envie de changer qui anime notre société, la solidarité forte qui s'instaure pour dire "non" à des modèles imposés, le blues individuel de ceux qui n'arrivent pas à trouver leur place ni à s'épanouir, on sait tout de suite à quoi devraient ressembler les conversations du XXIe siècle. Dans leur forme, elles seraient empreintes de respect pour l'autre, d'écoute, de réelle intention de se comprendre, au-delà des différences. Dans le fond, elles nourriraient l'espoir, en soulignant le pouvoir de l'homme pour transformer les situations et bâtir un monde meilleur.

Quant à l'individu, abattu sous le poids des difficultés et des frustrations, son besoin est évident : des conversations qui le remettent en contact avec ses rêves, lui parlent de projets qui ont du sens, ravivent sa foi en l'avenir et lui rappellent qu'il possède la puissance de créer sa vie.

Petit exercice de vérité : nos échanges quotidiens en entreprise nourrissent-ils l'avenir ou bien maintiennent-ils le vieux système : état d'esprit de pénurie, réduction de moyens, guerres de pouvoir, peur du futur ? Et à titre privé, nos conversations parlent-elles de contraintes et de "réduction de voilure" ou bien nous rapprochent-elles de nos rêves ? Changer de conversation, c'est déjà commencer à changer le monde.