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« Une conjoncture défavorable aux régimes de prévoyance »

SANS | publié le : 24.06.2003 |

E & C : Comment se comportent les régimes de prévoyance ?

G. B.-G. : La conjoncture est défavorable. Le comportement de la Bourse pèse sur les fonds propres, les comptes de résultat se dégradent. D'une part, les produits financiers y tiennent une place importante et, d'autre part, la baisse probable des taux techniques va conduire les intervenants du marché de la prévoyance à accroître leurs provisions.

Par ailleurs, nous assistons à une dérive du risque incapacité et invalidité. Nous constatons une augmentation importante de la sinistralité, avec des hausses de 10 % à 20 % sur certains régimes. Il est difficile d'avancer une explication. Certains évoquent les difficultés économiques des entreprises, mais aucune étude ne le confirme.

E & C : Comment les différents offreurs du marché tirent-ils leur épingle du jeu ?

G. B.-G. : Les partenaires sociaux sont fortement demandeurs de paritarisme, ce qui favorise, bien sûr, les institutions de prévoyance. En majorité, les directions générales ne souhaitent pas en faire un sujet conflictuel. Les compagnies d'assurance sont donc de plus en plus exclues en première ligne ; en revanche, elles interviennent fréquemment en réassurance. Cela dit, les petites entreprises, où il y a moins de chances de trouver des instances représentatives du personnel, ont tendance à se tourner vers l'agent général qui assure déjà de multiples risques dans l'entreprise.

E & C : Des garanties innovantes sont-elles en train d'émerger ?

G. B.-G. : On assiste à quelques tentatives en termes d'aide psychologique pour le salarié en arrêt de travail, mais sans qu'il y ait encore d'engouement. Le dispositif n'a pas encore fait ses preuves. Le risque dépendance trouve un écho certain du côté des salariés et des syndicats, mais ne constitue pas une priorité pour les entreprises, dans la mesure où le risque ne surviendra, dans la plupart des cas, que bien des années après le départ en retraite.

Enfin, les régimes personnalisés continuent à se développer. Ils présentent l'avantage de permettre à chaque salarié de bénéficier d'une couverture adaptée à ses souhaits, en particulier en cas de fusion d'entreprises. Dans ce cas, chaque salarié peut limiter les changements de garanties apportés par la fusion. Ces régimes sont plus ou moins sophistiqués. Certains offrent jusqu'à 60 combinaisons différentes.