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Un réseau pour confronter les pratiques des PME franciliennes

SANS | publié le : 24.06.2003 |

Les réseaux d'entreprises pour l'emploi permettent à des PME d'échanger sur leurs pratiques en matière de recrutement, de gestion des ressources humaines et de conditions de travail.

En 2000, le conseil régional d'Ile-de-France a lancé, à titre expérimental, un dispositif original qui a été pérennisé en 2003. Le principe ? Face à une difficulté, une dizaine d'entreprises se réunissent, six à huit fois, pour confronter leurs pratiques et rechercher ensemble des solutions. Souvent proches géographiquement, ces entreprises sont généralement de petite taille.

Constitution et animation du réseau

C'est un organisme support (chambre de commerce et d'industrie, union patronale, GIE...) qui constitue et anime le réseau. Celui-ci bénéficie d'un appui financier (22 500 euros au maximum) supporté par le conseil régional. L'Aract (Agence régionale pour l'amélioration des conditions de travail) Ile-de-France apporte un soutien sur la conception du projet et sur l'animation ; elle assure aussi le suivi du dispositif et la capitalisation des pratiques et des productions. Chaque réseau peut également disposer de quinze jours de conseil.

A ce jour, vingt réseaux ont été constitués, qui représentent plus de 200 entreprises. La plupart sont sectoriels (métallurgie, BTP, multimédia, agroalimentaire...).

Des échanges fructueux

Ainsi, un réseau porté par la CCI de l'Essonne a réuni quinze entreprises de transports. Toutes étaient confrontées à des difficultés pour recruter et fidéliser des chauffeurs. Ce projet faisait suite à une initiative prise par plusieurs de ces entreprises avec la CCI, l'ANPE et l'Assedic. Trente demandeurs d'emploi avaient été formés au métier de chauffeur PL, mais aucun n'était resté dans ces entreprises. Au départ, certains participants du réseau étaient sceptiques, car les problèmes des entreprises n'étaient pas vraiment similaires. En effet, transporter des produits frais, des voyageurs ou du béton, ce n'est pas tout à fait le même métier. Certains employeurs peinaient à recruter, d'autres à fidéliser.

« C'était extrêmement intéressant, se souvient Michel Fouillet, responsable de l'embauche et de la formation chez BSA, un transporteur spécialisé dans les denrées périssables. En quelques réunions, nous avons cerné les problèmes, échangé des idées et trouvé des solutions adaptées à chacun. Nous avons travaillé sur l'embauche, les salaires et la motivation des salariés. BSA a aussi bénéficié d'une expertise de la CCI et de l'Aract, qui a débouché sur un rapport très fructueux. »

Des pratiques améliorées

Dans cette entreprise, c'était surtout l'intégration des nouveaux embauchés qui posait problème. Pour y remédier, un livret d'accueil a été réalisé et un deuxième chef de camionnage recruté. « Jusque-là, un chef de camionnage donnait aux chauffeurs leur tournée, le matin, sans beaucoup de renseignements. Et le soir, quand ils rentraient, ils n'avaient personne à qui raconter les incidents de la journée. L'embauche de cette deuxième personne a détendu l'atmosphère. Les chauffeurs sont désormais soutenus pendant les trois premiers mois et mieux encadrés. Aujourd'hui, ils restent chez nous. »

« C'est un dispositif léger, qui permet de réels échanges sur les pratiques professionnelles en matière de recrutement, d'intégration, de GRH, d'organisation du travail et de conditions de travail », conclut Bruno Marielle, directeur de l'Aract.