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Les retraités retournent au travail avec reEmploy.com

SANS | publié le : 24.06.2003 |

Quand c'est fini, ça recommence. La société américaine reEmploy.com se substitue aux entreprises pour faire revenir les retraités au travail, dans le cadre de missions ponctuelles, absolument nécessaires.

Stephen Boelter, vétéran du groupe Briggs & Stratton, fabricant de petits moteurs installé à Milwaukee (Wisconsin), a été poussé vers la sortie à l'âge de 55 ans. Mais, ses supérieurs se sont vite aperçus qu'ils avaient fait une erreur. Deux jours après son départ, on réclamait son retour. Que faire ? La législation américaine interdit de reprendre dans la même entreprise l'un de ses retraités. Mais avec un peu d'imagination...

Pertes de compétences

Briggs & Stratton s'est tourné vers reEmploy.com, une agence locale de travail temporaire pour les retraités, créée deux ans plus tôt par Curt Gielow, un chasseur de têtes. Durant sa carrière, Curt Gielow a entendu les patrons « se lamenter à propos des pertes de compétences et d'expertise » que subissait l'entreprise lorsque l'un de ses salariés âgés partait. Les jeunes, poursuit-il, n'ont pas « la même formation ni la déontologie qu'on acquiert au cours des années ».

Le créateur de cette agence a donc eu l'idée de faire revenir les retraités dans l'entreprise pour des missions ponctuelles, mais absolument nécessaires. Et comme la compagnie, elle-même, ne peut signer les fiches de paie, c'est lui qui prend en charge le salaire, l'assurance santé, les taxes et autres cotisations, plus son pourcentage de facilitateur au taux de 3 %.

Depuis dix-huit mois, Stephen Boelter est donc de retour dans son ancien emploi : à coups de fax, de courriers électroniques, d'appels téléphoniques, il contrôle la production des sites du groupe Briggs & Stratton aux Philippines, en Chine, au Japon... La direction est ravie. Elle n'a pas eu à chercher et à former un nouvel oiseau rare. Et elle a économisé la moitié, voire les deux tiers, des frais de recrutement sur ce poste.

Stephen Boelter, lui aussi, y trouve son compte : « La première fois, quand j'ai dû quitter l'entreprise, je n'étais pas préparé. Cette fois-ci, tout est prêt. » Il a mis de l'argent de côté pour ses projets, réalisables, normalement, d'ici à trois mois.

Des salariés appréciés

La formule, selon Curt Gielow, est pleine d'avenir ; 97 % des entreprises interrogées par le National council on aging apprécient les salariés âgés, les jugent plus fiables, plus souples, bref, compétents. Et, de l'autre côté de la barrière, les intéressés ne rechignent pas à quelques activités. Selon un sondage de l'Arizona Republic and Gazette, repris par reEmploy.com, 73 % des baby-boomers qui seront en âge de prendre leur retraite dans les dix ans veulent poursuivre leur travail, à plus ou moins forte dose.

ReEmploy.com affiche, d'ores et déjà, une liste de 15 entreprises clientes... Et, tous les mois, reEmploy envoie une quarantaine de fiches de paie.