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'L'Europe de l'intérim n'est pas pour demain"

SANS | publié le : 17.06.2003 |

E & C : Le Syndicat des entreprises de travail temporaire (Sett) a fait part, le 11 juin dernier, de sa déception devant l'échec des discussions européennes sur le projet de directive consacrée à l'activité du travail intérimaire. Que s'est-il passé ?

F. R. : Entre 2000 et 2001, des négociations entre partenaires sociaux (l'Unice, pour le patronat, la CES-Confédération européenne des syndicats, pour les salariés, NDLR) ont eu lieu afin de trouver un accord sur l'harmonisation européenne des droits et des pratiques du travail intérimaire. Elles n'ont jamais abouti. La commission européenne est alors intervenue par le biais d'une directive. Mais avant d'être adoptée, celle-ci devait être examinée au sein de l'Employment comittee, une instance composée des représentants des 15 Etats membres. A leur tour, ils ne sont pas parvenus à s'entendre sur le texte et, le 3 juin dernier, ils ont jeté l'éponge.

E & C : Quels sont les points de discorde ?

F. R. : Le principal point d'achoppement concerne un article sur l'égalité de traitement entre salarié et intérimaire, et sur ce que doit être le salaire de référence de l'intérimaire. Onze Etats, dont la France, militent pour que ce soit celui de l'entreprise utilisatrice. L'intérimaire percevant, ainsi, le même salaire que celui de la personne remplacée, comme cela se pratique en France. Le Danemark, la Grande-Bretagne, l'Irlande et l'Allemagne y sont opposés et préfèrent laisser à l'entreprise de travail temporaire toute liberté pour le fixer. Une pratique qui défavorise, selon nous, l'intérimaire et l'attractivité de cette forme d'emploi.

E & C : Comment voyez-vous la suite de ces négociations ?

F. R. : Je suis plutôt pessimiste, car nous pouvons craindre un blocage durable. Le 1er juillet prochain, l'Italie prendra la présidence européenne et il semble que ce dossier ne soit pas sa priorité. Par ailleurs, 2004 sera placée sous le signe de l'élargissement. Nous ne sommes pas parvenus à nous entendre à quinze, alors à plus...