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Intermittents : la difficile entente

SANS | publié le : 17.06.2003 |

Les débats sur l'assurance chômage des intermittents du spectacle bloquent une nouvelle fois. Le Medef a reporté les négociations au 26 juin.

Le consensus n'a pas eu lieu. Le troisième volet des négociations entre syndicats et employeurs a été interrompu le 11 juin, et la discussion a été reportée au 26 juin. Motif de la discorde ? Les propositions du Medef destinées à résorber le déficit du régime d'assurance chômage des intermittents du spectacle, estimé à 738 millions d'euros en 2001 et à 838 millions en 2002.

Propositions du Medef

Pour y parvenir, le Medef propose que les intermittents travaillent 507 heures sur neuf mois (au lieu de douze) pour être indemnisés durant six mois (contre douze actuellement). Des propositions que refuse catégoriquement la CGT, qui estime qu'une telle mesure « exclurait du régime 60 % des intermittents ».

Un terrain d'entente est-il possible ? D'ores et déjà, les partenaires sociaux (Medef, CFDT, CGC et CFTC) s'étaient accordés, le 19 juin 2002, pour relever les taux de contribution d'assurance chômage, qui étaient passés, le 1er septembre dernier, de 2 % à 4,2 % pour les salariés, et de 3,6 % à 7,4 % pour les employeurs. Mais cela reste insuffisant.

Les organisations syndicales, toujours conscientes de l'urgence d'une réforme, se sont, aujourd'hui, entendues sur deux points : le maintien du régime spécifique et des 507 heures (contre 606 heures pour le régime général).

Redéfinition du "statut"

En revanche, si le Medef se prononce pour une réduction de la durée d'indemnisation, les organisations de salariés sont, elles, favorables à une définition plus stricte du champ professionnel. Qui a droit au régime intermittent ? Pour Michel Coquillon, de la CFTC, « il est inadmissible que des salariés d'entreprises de construction d'échafaudages ou de décoration bénéficient de ce régime parce qu'ils ont pu monter des gradins pour un spectacle ou décorer la vitrine d'une boutique ». Comme les autres syndicats, la CFTC dénonce également « les fraudes de nombreux employeurs qui n'hésitent pas à recourir à l'intermittence plutôt qu'aux CDI ou aux CDD, notamment dans des sociétés de production audiovisuelles ».

Malgré ces positions communes, il ne sera pas facile de modifier les règles du système. Car les intermittents, dont le nombre est passé de 41 000 en 1991 à 96 500 en 2001, défendent, bec et ongles, leur régime. Plusieurs spectacles ont déjà été annulés la semaine dernière, à Paris, et des menaces planent sur le festival d'Avignon.