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Des projets e-RH freinés par la conjoncture

SANS | publié le : 17.06.2003 |

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Des projets e-RH freinés par la conjoncture

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Deux enquêtes publiées simultanément* montrent que le contexte conjoncturel pèse sur les projets e-RH. Lesquels sont d'ailleurs portés par les entreprises davantage par souci de baisse des coûts que par une volonté d'optimiser la gestion de leur capital humain.

Six millions ! Telle est, selon le cabinet Markess International, l'estimation du nombre de salariés français qui utilisent quotidiennement, en dehors de l'inévitable messagerie et de la simple navigation web, au moins une application Internet. Pronostic de la société d'études : cette population va, dans les prochaines années, largement s'étendre, sous l'effet de la généralisation des intranets et de la montée en charge de quelques applications phares, telles que la saisie des congés et des absences.

Maîtrise des coûts

En attendant, les projets e-RH doivent, avant tout, selon les responsables sondés par Markess International, participer à la sempiternelle maîtrise des coûts. Traduction : la plupart des initiatives qui ont abouti se sont matérialisées par des réductions drastiques des effectifs de la fonction RH, en particulier au sein des équipes administratives. Chez France Télécom, par exemple, le programme "RH Demain" a débouché sur une diminution de 50 % des personnels de la fonction.

Le cabinet-conseil en organisation Cedar, dans son étude portant sur les libres-services et portails RH, enfonce le clou : 97 % des entreprises européennes ont déployé, en 2002, un self-service RH tout d'abord pour comprimer leurs coûts. Autre signe des temps : Markess International relève que la seconde priorité des entreprises en matière d'e-RH est l'amélioration de la productivité, favorisée par l'automatisation des processus. Derrière ces motivations de circonstance, l'amélioration des services offerts aux clients internes de la fonction RH (managers et salariés) reste, d'après l'étude Cedar, un enjeu essentiel, avec celui de la simplification des procédures.

Autres objectifs

A la marge, pointent d'autres objectifs que l'e-RH contribue à atteindre, en partie. C'est, notamment, le cas de la gestion des compétences et des connaissances, de la mobilité, de l'optimisation de la communication interne, ou encore de l'accompagnement des bouleversements organisationnels générés par des fusions ou des acquisitions. « L'utilisation des applications stratégiques orientées vers le dé- veloppement du capital humain a largement augmenté en 2002 (+55 %) », tempère, toutefois, Cedar.

En matière de déploiement, le choix technologique de l'Internet est, aujourd'hui, quasi généralisé. Quant à la mise en oeuvre proprement dite, elle se déroule, selon Markess International, étape par étape. Des communautés ciblées, tout d'abord, puis une extension vers les managers et l'ensemble des collaborateurs, grâce au soutien d'un employee self-service. Autre circuit possible : un déploiement progressif par zones géographiques ou par métiers.

Report ou annulation

Le contexte conjoncturel a, toutefois, considérablement grippé cette belle mécanique. Ainsi, 63 % des responsables interrogés par Markess International admettent que des applications prévues en 2002 ont été impactées par la situation économique. Parmi les mesures qui ont été décidées : le report, l'annulation pure et simple ou la réduction du périmètre des fonctionnalités.

Quant aux entreprises qui avaient mis en chantier un projet e-RH, dans 80 % des cas, elle l'ont revu à la baisse. Cedar observe, en outre, que 46 % des entreprises qui entendaient, en 2002, mettre en oeuvre des solutions en libre-service y sont parvenues ! Seules les applications déjà en ordre de marche ont, semble-t-il, échappé aux coupes claires budgétaires, 20 % des entreprises reconnaissant en avoir réduit la voilure.

Consolidation

« Par rapport aux années antérieures, l'innovation semble marquer une pause. L'heure est davantage à la consolidation des projets. Manquant de visibilité, les entreprises repartent sur des bases plus saines. Les projets pharaoniques, les fonctionnalités "gadget" sont jetés aux oubliettes au profit d'applications répondant à de réels besoins et qui seront vraiment utilisées », observe Hélène Mouiche, chargée d'études chez Markess International. C'est, finalement, la bonne nouvelle de ces enquêtes.

* L'étude de Markess International, Contribution de l'e-RH aux enjeux des entreprises - France, 2003-2005, a été réalisée à partir d'interviews auprès d'une trentaine de responsables RH, SIRH, chefs de projets e-RH au sein de DRH et de DSI. Le cabinet Cedar a, lui, mené l'enquête auprès de 229 sociétés - dont 16 % européennes - représentant un effectif de plus de 9,2 millions de salariés dans tous les secteurs d'activité.

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