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Action vi ent à la rescousse des PME de Ch ampagne-Ardenne

SANS | publié le : 17.06.2003 |

La région Champagne-Ardenne a concocté une cellule de reclassement interentreprises pour les PME de la région confrontées aux licenciements du secteur textile.

D' importantes restructurations chez Doré Doré, Jacquemart Well ou Sorotex, gros employeurs en Champagne-Ardenne, mobilisent l'attention. Au point de laisser dans l'ombre Sotexor, LG Textile, Agofroy, Evelyne B... Des PME qui licencient au compte-gouttes.

« Je dois licencier cinq salariés car mes clients délocalisent les productions ou importent de Chine », confie Alain Paulin, Pdg de Saint- Paul Confection, un petit sous-traitant spécialisé dans la coupe et le prêt-à-porter maille, qui compte 30 personnes. Pour lui, pas question de mettre en oeuvre une cellule de reclassement.

Palliatif

C'est justement pour pallier les difficultés de reclassement des salariés licenciés de ces petites structures, qu'Action (association champardennaise d'intervention et d'anticipation des problèmes du textile) a vu le jour, en 1993, dans la région. Financée à la fois par le conseil régional, le Fonds social européen et les pouvoirs publics, cette cellule vient principalement en aide aux PME et aux TPE de la région. « Nous avons versé, l'an dernier, 25 000 euros d'aide structurelle à Action, véritable filet de sécurité pour les licenciés économiques non couverts par un plan de sauvegarde de l'emploi », souligne Michel Damezin, directeur du travail de l'Aube, un département où le textile a décliné de 20 000 à 6 000 emplois. Depuis sa création, 70 % des salariés licenciés ont trouvé un emploi grâce à ce soutien.

Sauvegarde des compétences

L'autre mission d'Action consiste à sauvegarder les compétences des salariés de ce secteur. Son trésorier, Jean-Marie Cagniard, également vice-président de l'Union interprofessionnelle du textile de Champagne-Ardenne (Unit), note que, malgré les délocalisations, des niches d'activité existent. Pour lui, il y a de l'avenir pour des métiers de prototypage, de commercialisation, de marketing, ou pour des ouvrières de confection polyvalentes. Il mise aussi sur le textile technique pour l'automobile, l'aéronautique, le secteur médical et les travaux publics.

Gestion prévisionnelle de l'emploi

« La branche souhaiterait mettre en oeuvre une véritable gestion prévisionnelle de l'emploi, indique Jean-Marie Cagniard, et nous avons mené une enquête pour connaître les métiers et la pyramide des âges des salariés. » A ce jour, la moyenne d'âge dépasse les 45 ans, avec beaucoup de femmes entrées dans le textile très jeunes et sans formation.

La formation constitue, ainsi, une priorité. Pour les licenciés, le conseil régional organise des formations longues : métiers d'aide à la personne ou d'aide-soignante pour les femmes ; métiers du transport (cariste, logistique, chauffeur routier) et du bâtiment pour les hommes. Un accord-cadre, d'un montant de 580 000 euros, a été signé avec l'industrie textile pour des certificats de compétences polyvalents et transversaux afin d'anticiper les mutations industrielles.

La région a, de plus, décidé d'accorder aux PME des aides à la formation et à la rémunération, ainsi qu'une prime d'adaptation au poste (1 300 euros) pour l'embauche de tout salarié de 45 ans ou plus, de niveau CAP, victime d'un plan social d'une entreprise textile.

Le textile aubois peut également compter sur une enveloppe exceptionnelle de 33 millions d'euros au titre d'un "contrat de site" visant à financer des évaluations, des formations et des études, ainsi qu'une diversification de l'économie vers l'agro-industrie, le recyclage des matériaux et le tourisme. Mais Alain Paulin craint que seules les grosses entreprises en bénéficient !