Réalisé par CSA auprès de 300 DRH, le Baromètre 2003 de l'innovation en management, publié le 10 juin dernier par Manpower, se distingue par une véritable pause dans le mouvement d'innovation RH, notamment en matière d'organisation flexible du travail. Ainsi, alors que l'intérim séduisait 75 % des DRH en 2002, il retombe à 68 % d'utilisateurs (voir graphique ci-dessus).

De la même manière, l'individualisation des horaires se stabilise à 65 %, au même niveau que l'annualisation. Quant au compte épargne-temps, il plafonne à 42 %. Les DRH ne semblent pourtant pas mettre ce coup d'arrêt sur le compte de la conjoncture, 58 % la jugeant « propice à l'innovation dans le domaine des RH ».

En revanche, l'individualisation de la GRH se poursuit. Ainsi, en matière de rémunération, 51 % des répondants (contre 41 % en 2002) ont privilégié, cette année, l'individualisation des salaires. Tandis que les politiques de fidélisation (mises en oeuvre par 33 % des DRH) reposent, pour 49 % des répondants, sur une gestion individualisée des carrières. Pour mettre en musique ce type de gestion, les DRH misent essentiellement sur la formation (92 % des réponses, contre 73 % en 2002), sur l'entretien annuel (80 % contre 94 %), mais aussi sur la construction de parcours individualisés (69 % contre 41 % en 2002).

Ce cinquième baromètre fait également le bilan de la RTT : elle concerne 96 % des répondants, qui estiment à 57 % qu'elle a été une source de difficultés. Pour autant, seuls 12 % des DRH envisagent de profiter de la loi Fillon pour renégocier leur accord.

Par ailleurs, si 59 % des DRH ont commencé à réfléchir à l'impact du vieillissement de leur population salariée, 64 % comptent y remédier par le recrutement de jeunes collaborateurs et 28 % par des incitations à la retraite anticipée ! ; 36 % seulement envisagent des formations spécifiques pour cette population, 27 % un aménagement des postes de travail et 17 % un aménagement des horaires.