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Lutte contre le déficit de productivité des Britanniques

SANS | publié le : 10.06.2003 |

En offrant le financement et le suivi administratif des formations professionnelles à des PME, un programme pilote britannique veut s'attaquer au déficit chronique de productivité du pays.

Le problème de la faible productivité n'est pas nouveau au Royaume-Uni. Responsable, notamment : l'insuffisance de la formation, et son inadéquation aux besoins des employeurs. Le gouvernement de Tony Blair veut se concentrer sur les entreprises, régulièrement accusées de ne pas assez investir pour la formation du personnel. Outre une vaste enquête lancée auprès de 70 000 employeurs (résultats à l'automne), le gouvernement a engagé un nouveau programme, à l'essai depuis septembre dernier, visant les employés les moins qualifiés dans les PME. Une population négligée outre-Manche, au profit des nouvelles recrues ou des cadres supérieurs.

Sur un plateau

« Nous offrons un service sur un plateau », résume Janice Logie, directrice de ce programme dans l'une des régions à l'essai, l'Essex (sud-est de l'Angleterre). L'entreprise se contente, en effet, de choisir les salariés désireux de suivre une formation et, pendant sa durée, s'engage à continuer de les rémunérer. Financé par le gouvernement, le programme s'occupe de presque tout le reste : conseil et financement de la formation, suivi administratif... « Et, à hauteur de 35 heures par individu, nous remboursons à l'entreprise l'équivalent en salaire des heures prises en formation », explique Janice Logie. Les frais de remplacement par des intérimaires peuvent aussi être couverts.

« C'est un très bon programme, se réjouit Paul Scott, le directeur de Penlaw, une PME de construction (22 salariés), l'un des 658 premiers employeurs impliqués dans le programme. Une grosse entreprise peut se permettre d'avoir un ou deux salariés en formation. Chez nous, les frais et les absences sont tout de suite un problème. » Les 80 % d'entreprises participantes ont le même profil, avec moins de 50 salariés.

Remise à niveau

Le programme a investi 8 500 euros pour Penlaw dont quatre salariés suivent actuellement une formation. Par exemple, Steve Moore, 27 ans, en charge des ventes, perfectionne ses techniques de services à la clientèle depuis cinq mois, à raison de deux heures toutes les deux semaines. Son collègue Anthony Wright, 25 ans, manutentionnaire, corrige sa diction et son orthographe, une heure par semaine depuis cinq mois. Tous deux avaient quitté tôt le système éducatif et n'avaient jamais suivi de formation professionnelle.

Ces formations, basiques, correspondent à la stratégie de leur entreprise, et à des besoins dont l'importance, à l'échelle nationale, explique, en partie, la faible productivité industrielle : il y aurait, en Grande-Bretagne, 7 millions de personnes (un adulte sur cinq) à un niveau d'alphabétisation inférieur ou égal à celui d'un enfant de 11 ans, et une sur quatre souffrirait de difficultés en calcul.