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Discriminations et santé au programme de l'OIT

SANS | publié le : 10.06.2003 |

A Genève, les représentants des 176 Etats membres de l'Organisation internationale du travail (OIT) passeront en revue, jusqu'au 19 juin, plusieurs grandes questions sociales sur fond de mondialisation et de paupérisation des salariés.

Il est venu montrer l'exemple. L'ancien militant syndicaliste, l'actuel président brésilien Lula da Silva, a fait le court déplacement d'Evian, ville où se tenait le G8, jusqu'à Genève. Le 2 juin, veille de l'ouverture de la Conférence internationale du travail, le chef d'Etat paraphait un protocole d'accord établissant un programme de coopération entre le Brésil et l'Organisation internationale du travail (OIT) pour promouvoir, dans son pays, le "travail décent". C'est bien tout l'enjeu de cette 91e Conférence internationale du travail qui s'est ouverte en Suisse.

Pendant seize jours, elle réunira quelque 3 000 délégués, ministres du Travail et représentants des salariés et des employeurs de 176 Etats membres de l'OIT. Au menu : la lutte contre la pauvreté par la promotion du travail, l'amélioration de la sécurité et de la santé des salariés, l'abolition du travail forcé et de toutes les formes de discrimination professionnelle.

S'affranchir de la pauvreté

Premier temps fort : la présentation, par Juan Somavia, directeur général du Bureau international du travail (BIT), du rapport "S'affranchir de la pauvreté par le travail". Un document dans lequel il exhorte les gouvernements, les organisations syndicales et patronales à agir ensemble, sur une base tripartite, pour « aider les peuples et les sociétés libres à se dégager du piège de la pauvreté partout dans le monde ».

Formation

Parmi les leviers permettant de combattre l'exclusion, la formation sera débattue dans le cadre de l'adoption d'une nouvelle norme internationale du travail sur « la mise en valeur des ressources humaines ». Celle-ci devrait se substituer à la "Recommandation 150" portant sur l'orientation et la formation professionnelles. Objectif de l'OIT : réviser ce texte, datant de 1975, en tenant compte des nouvelles méthodes d'apprentissage consécutives à la mondialisation.

Alors que la campagne de sensibilisation que mène l'OIT sur les accidents du travail et les maladies professionnelles - 2 millions de décès par an dans le monde (Entreprise & Carrières n° 668/ 669) - bat son plein, les délégués discuteront des priorités en matière de sécurité et de santé au travail. Un plan d'action, visant à sensibiliser les pays sur le respect des normes internationales, à développer la coopération technique et la diffusion des connaissances, devrait être élaboré. La question du travail des enfants sera, elle, abordée lors d'une journée mondiale consacrée à ce fléau, le 12 juin.

Egalité au travail

Le lendemain, la séance plénière s'ouvrira sur la discussion du rapport de l'OIT, intitulé "L'heure de l'égalité au travail", sur les formes de discrimination professionnelle. « Nous bouclons, cette année, l'examen du dernier volet de la Déclaration de 1998 relative aux principes et aux droits fondamentaux au travail, les trois autres concernaient la liberté syndicale, le travail forcé et le travail des enfants », indique Jean-Daniel Leroy, directeur du bureau de l'OIT en France.

Bien d'autres sujets sont aussi au programme de cette conférence, tels que le travail forcé au Myanmar (ex-Birmanie), la dégradation des conditions de travail des salariés palestiniens, ou encore la réglementation sociale dans le secteur maritime.

A quoi sert la Conférence internationale du travail ?

Sorte de parlement et de forum international du travail, la Conférence internationale du travail, qui se tient, chaque année, depuis 1919, a comme principales missions d'adopter des normes internationales, sous forme de conventions et de recommandations, et de veiller à leur application.

Les conventions sont des traités internationaux ouverts à la ratification des Etats membres, qui doivent, ensuite, en respecter les dispositions.

Moins coercitives, les recommandations sont destinées à infléchir et à guider des actions nationales.

En matière de représentation, chaque pays membre mandate quatre délégués, deux délégués gouvernementaux, un représentant des salariés et un représentant des employeurs.