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Un poste dédié à l'égalité des chances à l'ESA

SANS | publié le : 03.06.2003 |

En 2002, l'Agence spatiale européenne (ESA) a recruté une responsable "diversité et égalité hommes-femmes", chargée de faire progresser la mixité.

Organisation internationale chargée de promouvoir la coopération pour la recherche et les technologies spatiales en Europe, l'Agence spatiale européenne (ESA) compte près de 2 000 salariés, répartis entre le siège parisien et des établissements en Allemagne, en Hollande et en Italie. Si l'entreprise compte 24,8 % de femmes, celles-ci sont, sans surprise, largement majoritaires dans les fonctions supports (73 % des effectifs), mais ne représentent que 11 % des professionnels (ingénieurs), et sont encore plus rares parmi les managers. « Chez nous, le principal frein aux carrières féminines se situe en amont, dès le recrutement, car nous n'avons que très peu de candidates dans les fonctions techniques et scientifiques en particulier, souligne Pascale Depré, conseillère principale chargée des questions de diversité et d'égalité hommes-femmes. Il existe également des difficultés liées à la mobilité internationale, qui est une condition sine qua non pour évoluer dans l'entreprise : nous nous heurtons, entre autres, au problème de la carrière des conjoints. »

Trois objectifs

Très sensible au problème, la direction générale a proposé, en octobre 2001, aux Etats membres, la mise en place d'une politique d'égalité des chances, avec la création d'un poste dédié. Après sa prise de fonction, en juillet 2002, Pascale Depré a présenté son plan d'action à l'automne dernier : « Il vise trois objectifs : l'amélioration de la prise de conscience - awareness - des managers de terrain, l'augmentation de la représentation féminine et l'équilibre vie familiale/vie professionnelle. »

Le premier chantier repose essentiellement sur des actions de communication : conférences, articles dans le journal interne... Pour améliorer le recrutement de femmes, Pascale Depré mise sur un programme de stage réservé aux jeunes diplômées, sur du "mapping" (étude dans chaque Etat membre du potentiel féminin à la sortie de l'université ou en activité dans le spatial) ou encore sur la création de bases de données de profils féminins, susceptibles d'être sélectionnés. Enfin, l'aide à la conciliation entre les vies familiale et personnelle donne lieu à la création de crèches d'entreprise, d'aide à l'installation des personnels en mobilité internationale ou encore d'aide à la recherche d'un emploi pour le conjoint.

« Il est encore trop tôt pour fixer des objectifs quantitatifs à ce programme, souligne Pascale Depré. Néanmoins, le pourcentage de femmes parmi les professionnels est déjà passé de 8,5 % en 2001 à 11 % aujourd'hui. Par ailleurs, depuis mon arrivée, le scepticisme des managers de terrain a laissé place à un climat plus détendu, depuis que j'essaie de les convaincre qu'il ne s'agit pas d'une politique de quotas. »