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« Le modèle start-up imprègne les entreprises de l'ancienne économie »

SANS | publié le : 03.06.2003 |

E & C : Les start-up ont-elles influencé les modes de management dans les entreprises plus traditionnelles ?

J.-P. M. : Au plus fort de la vague Internet, les start-up ont été de véritables laboratoires d'idées en matière de management des RH. Les pratiques déployées par les jeunes pousses annonçaient les évolutions que connaissent, depuis peu, les entreprises traditionnelles. Les conséquences de la fluctuation du marché sur la gestion du personnel, l'intégration des NTIC, la flexibilité, la fidélisation des effectifs sont, aujourd'hui, des préoccupations partagées par l'ancienne économie. Laquelle a adopté des méthodes expérimentées par les start-up, comme le travail en mode projet.

En outre, afin d'anticiper le choc démographique, les entreprises vont devoir attirer la jeune génération et apprendre à la fidéliser. Dans cet objectif, elles feraient bien de prendre exemple sur les start-up. Lesquelles ont séduit de nombreux jeunes parce qu'elles répondaient à leurs attentes en termes de management et de vie au travail.

E & C : Quel regard portez-vous sur l'évolution de la fonction RH ?

J.-P. M. : Nous assistons à une normalisation de la fonction RH. Cela dit, le chantier est encore immense. A l'instar d'une PME-PMI, le positionnement de la fonction RH dans une start-up est encore lié au bon vouloir du dirigeant. Les start-up fonctionnent sur une individualisation très poussée dans la gestion de leur personnel. Ces entreprises éprouvent des difficultés à construire du lien social et à bâtir une communauté d'intérêts.

Les changements fréquents de stratégie ne facilitent pas non plus la tâche des responsables RH. En outre, si les process RH se professionnalisent, il y a encore des erreurs de casting sur les profils des DRH ou de ceux ou celles qui sont chargés d'animer la fonction. Bien souvent, les dirigeants de start-up recrutent des DRH peu expérimentés avec des compétences essentiellement juridiques. Autant dire que les problématiques comme la réflexion sur les évolutions des métiers et le développement des compétences n'ont pas souvent leur place.

(1) Intervenant à l'IEP Paris et à HEC, Jean-Pierre Mongrand est aussi l'auteur de l'ouvrage Le manager dans la nouvelle économie, paru aux éditions d'Organisation (2001).

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