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La fin annoncée des extravagances

SANS | publié le : 03.06.2003 |

Les start-up américaines qui ont survécu à l'explosion de la bulle Internet pratiquent une politique salariale beaucoup moins dépensière. L'esprit décontracté de la belle époque n'est, lui, plus de mise.

Adieu gros bonus à l'embauche, voitures neuves et massages hebdomadaires gratuits ! Les start-up qui ont survécu à l'explosion de la bulle Internet ne jouent plus la carte de l'extravagance. « Nous sommes devenus très conservateurs », se plaît à répéter John Mc Sorley, vice-président des RH de Nvidia (1 610 salariés), une entreprise de Santa Clara, en Californie. L'esprit start-up n'est plus de mise.

« Les survivants se comportent plus comme des entreprises classiques, affirme David Russo, Pdg de la société de conseil Eno River Associates, et ancien responsable des RH de SAS Institute. Des règlements internes ont été mis en place. Il faut désormais dégager des marges bénéficiaires. Le taux de dépense par salarié s'est, lui, nettement réduit. »

Nouvel état d'esprit

Ce nouvel état d'esprit est très perceptible, notamment, dans les salaires offerts à l'embauche. « Autrefois, se souvient Scott Testa, directeur de la communication de Mindbridge.com, une PME de 60 salariés, installée à Philadelphie, la société se contentait d'un ou deux entretiens d'embauche, et proposait tout de suite un salaire important. La concurrence était telle qu'un nouveau programmeur s'arrachait à 60 000-70 000 dollars par an. » Aujourd'hui, les candidats sont beaucoup plus nombreux, les recruteurs de Mindbridge leur font passer 4 à 5 entretiens et le salaire d'embauche s'élève à 40 000-50 000 dollars.

Réduction du budget d'embauche

John Mc Sorley a, lui aussi, réduit le budget réservé aux embauches : « En 1998, je payais très cher des recruteurs pour trouver de nouveaux personnels. Aujourd'hui, il suffit de surfer sur Internet pour découvrir des gens talentueux, et on les rémunère 10 % à 15 % moins cher qu'autrefois. »

Le niveau des augmentations salariales s'est, lui aussi, réduit. En 1998, il fallait prévoir une augmentation moyenne de 10 % à 12 %. En 2003, la hausse n'est plus que de 3 % à 4 %. Et les salariés, ravis d'avoir un emploi dans une entreprise de la Silicon Valley, prospère et en plein développement, s'accrochent à leur poste : le taux annuel de départs se cantonne aux alentours de 8 %, bien en dessous des 18 % usuels dans la Silicon Valley, à la "belle" époque.

Certaines directions de start-up n'éprouvent même plus le besoin d'offrir une assurance santé à leurs recrues. Environ 40 % des petites entreprises américaines, selon le New York Times, n'en proposent pas. « C'est une erreur, juge David Russo. Quand la conjoncture économique s'améliorera, les meilleurs partiront. »

Certaines jeunes pousses ont, toutefois, préféré maintenir les cotisations santé et retraite. Elles font aussi perdurer quelques symboles de l'esprit Internet. Chez Art.com, par exemple, une PME de Raleigh, en Caroline du Nord, les fêtes pizza, les pique-niques estivaux et les soirées cinéma sont toujours d'actualité.