E & C : Towers Perrin a mené une enquête auprès de 20 laboratoires pharmaceutiques (représentant 48 000 salariés) afin d'évaluer l'impact de la conjoncture sur leurs priorités RH. Qu'a-t-elle confirmé ?

F. D. : Principalement que l'année 2002 a été perturbée pour ce secteur d'activité. 2003 ne se présente pas sous de meilleurs auspices. Pour 45 % des DRH interrogés, cette année sera aussi difficile que la précédente. Pour 50 %, elle sera pire.

E & C : Quels ont été leurs sujets de préoccupation ?

F. D. : La politique de rémunération (70 %), les procédures de management de la performance (65 %) et les projets d'organisation (65 %) sont les dossiers qui ont largement occupé leur emploi du temps ces trois dernières années. Notons qu'en matière de management de la performance, les systèmes ont gagné en sophistication. Les DRH de ces laboratoires ne se contentent plus de faire les comptes. Ils apprécient, désormais, la façon dont les résultats sont obtenus et analysent les comportements qui y sont associés.

E & C : Quels sont leurs projets pour les mois à venir ?

F. D. : Tous s'accordent à dire que le retournement conjoncturel ne remettra pas en cause les programmes et projets RH en cours. Leur priorité demeure l'optimisation de la gestion des salaires et des ressources. Mais, en la matière, nombre d'entre eux, faisant preuve de lucidité, expriment leur insatisfaction face à leur système de management de la performance, surtout pour ce qui concerne les fonctions supports. Ils annoncent, en effet, des difficultés à caractériser la performance pour des populations dont l'impact direct sur les résultats est moins évident comme, par exemple, les fonctions médicales et scientifiques.

Ils doivent encore travailler sur la sélectivité dans la rémunération. Ils ont les principes, mais encore faut-il les faire vivre, en particulier à l'aide d'une politique de communication dédiée.