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« Il faut éliminer les a priori contre les seniors »

SANS | publié le : 27.05.2003 |

E & C : De nombreux pays européens ont réformé leur système de retraites. Y a-t-il des points de convergence entre ces réformes ?

Y. G. : Les plus nets sont ceux impulsés par l'Union européenne : l'objectif de relèvement à 50 % du taux d'emploi des 55-64 ans d'ici à 2010 et la directive de non-discrimination par l'âge, à décliner dans les réglementations nationales.

Au-delà, la palette des mesures utilisées est large et dépend de chaque pays. Par exemple, ceux qui usaient largement des systèmes de préretraite ont commencé par réduire les incitations à entrer dans ces dispositifs.

E & C : Quelles sont les pistes généralement suivies ?

Y. G. : Il y a trois grands axes : la remise en cause des préretraites, la politique de l'emploi et la politique de la retraite. Pour l'emploi, des incitations sont possibles en matière d'aide à la formation, de baisse du coût du travail pour les employeurs ou de soutien au revenu d'activité pour les salariés.

La lutte contre la discrimination par l'âge a aussi été souvent renforcée, par la loi, comme aux Etats-Unis - mais avec des risques de contournement - ou par des campagnes de communication, comme en Finlande, au Royaume-Uni ou en Allemagne. Si l'on parvient à éliminer les a priori contre les seniors, la plupart des mesures ciblées ne sont plus indispensables.

D'autre part, les réformes de la retraite ont consisté, le plus souvent, à resserrer le lien entre les cotisations et les prestations, ce qui est un moyen d'inciter financièrement les salariés à continuer à travailler : toute période cotisée au-delà de l'âge minimal de départ donne droit à un supplément de pension. Le principe de la décote/surcote obéit à cette logique. Encore faut-il inciter parallèlement les employeurs à ne pas se séparer de leurs seniors.

E & C : Certains pays constituent-ils un modèle ?

Y. G. : Tout dépend, bien sûr, des conditions de départ. Mais la Finlande, les Pays-Bas et le Danemark ont réussi à faire largement remonter le taux d'activité de leurs seniors depuis 1995, et la Suède affiche le taux le plus élevé de l'Union européenne. Dans ces pays, la richesse du dialogue social et la capacité des gouvernements et des partenaires sociaux à rechercher des consensus ont été déterminantes.