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Chez Axa UK, on po urra travailler plus longtemps pour une meil leure retraite

SANS | publié le : 27.05.2003 |

Contrairement à beaucoup d'entreprises britanniques qui se sont contentées de ne plus garantir le niveau de pension versée par leur fonds de retraite, Axa UK a conservé un système à prestations définies, mais demande à ses salariés de travailler plus longtemps.

Jusqu'à peu, le Royaume-Uni se croyait épargné par la "bombe des retraites" qui menace l'Europe continentale. Comme aux Etats-Unis, l'option libérale avait conduit à réduire le régime d'Etat et à intensifier les fonds de pension d'entreprise. Un transfert des responsabilités du public vers le privé, qui devait assurer une bonne retraite à chacun et éviter les "trous" dans les finances du Trésor. Mais, avec la chute des Bourses, les plans d'entreprise, qui dépendent des investissements en actions, ont plongé dans le rouge.

Cotisations définies

Du coup, les uns après les autres, les employeurs britanniques ont revu à la baisse leur fonds de pension. La majorité d'entre eux se sont contentés de remplacer les plans de retraite à prestations définies, garantissant un niveau de pensions, par des systèmes où seules les cotisations sont définies. Certaines entreprises ont cependant opté pour une autre solution : elles ont gardé les prestations définies mais ont augmenté à la fois le niveau des contributions et l'âge de départ en retraite. C'est le cas de Axa UK. La direction britannique du groupe français, le troisième assureur outre-Manche, vient d'annoncer une série d'"ajustements" qui toucheront les 4000 salariés couverts par ces plans (sur un effectif total de 12 500).

Vers 65 ans

Actuellement, l'âge de la mise en retraite d'office, chez Axa UK, est de 60 ans. Dès octobre prochain, si la réforme est adoptée, il passera à 65 ans (sauf pour une centaine de directeurs pour qui l'âge restera 60 ans). Avec, par exemple, un départ à 62 ans, un salarié touchera moins qu'avec un départ à 60 ans sous l'ancienne formule. « Mais, aux yeux de certains salariés, il y a un avantage : pour le moment, ils ne peuvent pas travailler au-delà de 60 ans. Désormais, ils pourront continuer cinq années supplémentaires et accroître leurs revenus, insiste la porte- parole d'Axa UK. Au total, si un salarié prend sa retraite à 65 ans, avec le nouveau système, il touchera davantage que celui qui part à 60 ans avec l'ancien système. »

Accord gouvernemental

Le gouvernement s'apprête à encourager cette logique. Il mène déjà une campagne (age positive) vantant les mérites et les avantages de ce personnel. Mais son Livre blanc sur la retraite, publié en décembre dernier, envisage des mesures plus concrètes afin de « donner davantage de possibilités pour travailler plus longtemps ». Dans le service public, l'âge de la retraite pourrait passer de 60 à 65 ans. Dans le privé, une nouvelle règle pourrait permettre aux salariés ayant atteint l'âge de la retraite de continuer à travailler à mi-temps, tout en touchant une partie de leur fonds de pension. Une pratique qui est actuellement impossible pour des raisons fiscales.

D'autres réformes

Le gouvernement devrait annoncer d'autres réformes. Avec un chiffre en tête : le fossé entre le niveau actuel de l'épargne constituée par les Britanniques et le montant nécessaire pour leur garantir une retraite correcte s'élève à quelque 45 milliards d'euros, selon la National association of pension funds. Pour combler ce fossé, la NAPF suggère, parmi d'autres mesures, que l'âge de la retraite passe à 70 ans...

Allemagne : vers la retraite à 67 ans

Quel avenir attend les plus de 50 ans ? En Allemagne, la question est d'une actualité brûlante. La commission Rührup, chargée par le gouvernement de rendre un rapport très attendu sur les réformes à entreprendre pour sauver un système de protection sociale, a jeté un froid. Les experts recommandent, en effet, le passage à la retraite à 67 ans. Alors que les syndicats n'ont pas renoncé à leur objectif affiché de retraite à... 60 ans !

Aujourd'hui, la règle est le départ en retraite à 65 ans. « Il est possible de prendre sa retraite à 63 ans, précise le ministère des Affaires sociales, mais avec une pénalité de 0,3 % du montant de la pension pour chaque mois pris avant les 65 ans. » De fait, il n'est désormais plus possible de partir en retraite avant 65 ans sans pénalité, même quand on a cotisé pendant quarante-cinq ans. Et ce n'est pas fini, comme le montre la recommandation d'élever l'âge de la retraite à 67 ans.

Les entreprises continuent pourtant de se séparer des salariés âgés. « L'Etat a longtemps laissé croire aux employeurs qu'ils avaient intérêt à s'en débarrasser, estime Klaus Zimmermann, le président de l'institut DIW de Berlin. Aujourd'hui, il est toujours possible de réduire ses coûts en se séparant des plus de 50 ans, qui perçoivent une indemnité de chômage entière et non dégressive pendant trois ans. D'autant plus tentant que les grilles de salaire comportent une forte composante "âge". »

Mais là encore, les choses vont changer. Le programme de réformes que le gouvernement devrait faire passer en force devant le Parlement, d'ici à l'été, baptisé Agenda 2010, prévoit la réduction de la durée de l'indemnisation chômage de 36 à 18 mois pour les plus de 50 ans (de 24 à 12 mois pour les autres), et, surtout, l'abaissement progressif des indemnités de chômage longue durée (perçues aujourd'hui au-delà de 24 ou 36 mois sans limitation de durée et d'un montant à peine inférieur au salaire initial) pour atteindre le niveau de l'aide sociale.