Capitaux engagés, endettement, fonds de roulement... Comment faire passer, simplement et auprès de tous, des notions économiques complexes ? Par le jeu. Depuis 2002, les salariés de Sollac Fos peuvent découvrir le monde de l'économie dans un endroit aménagé de leur site de production baptisé Espace Méditerranée. Sollac a, en effet, décidé de consacrer une journée de formation au développement de la culture économique de l'ensemble de son personnel.

Baptisée "La donne économique", cette formation a pour objectif de faire connaître les contraintes auxquelles doit faire face Sollac (réglementations, marchés financiers...), et les enjeux économiques que représentent, par exemple, des surstocks ou la non-qualité. C'est la Cegos qui a conçu avec Sollac Méditerranée l'ingénierie pédagogique et qui en assure l'animation. La journée est ainsi construite autour de 9 séquences, utilisant toutes le jeu comme outil pédagogique : "Jeu de l'excellence", "Qui veut gérer des millions", "Le dernier survivant", "Missions impossibles"... Chaque groupe de 15 participants se répartit en 3 équipes qui, tout au long de la journée, vont rivaliser entre elles pour répondre à des énigmes et découvrir ainsi des contenus complexes comme les logiques propres au bilan et au compte de résultats.

« Les salariés n'ont pas d'obligation de participation. Mais 2 000 personnes ont déjà été formées. L'accueil est très bon », assure Christophe Petit, chargé de l'opération chez Sollac. « Cette action rencontre, de plus, le désir de compréhension des salariés face aux mécanismes de la macroéconomie, de la gestion d'entreprise dans un monde de pressions économiques », analyse François-Xavier Simon, consultant Cegos.

Le budget total de l'opération (aménagement, conception, animation) se monte à 750 000 euros, soit environ 210 euros par jour et par personne. Il est intégralement supporté par autofinancement. Particularité : une petite partie de la rémunération de la Cegos est variable. En effet, les séances de début d'opération, qui attirent, a priori, les salariés les plus motivés, sont moins bien rémunérées au prestataire que les séances de fin, qui peuvent être celles réunissant les salariés les plus réticents. Donc, plus l'opération attirera de salariés (qualité des animations, bouche à oreille positif...), plus le prestataire sera rémunéré.

Cette action fait partie de l'opération "Managers 2010", qui vise à faire face aux départs des papy-boomers et à préparer un nouvel encadrement. En 2001, les salariés avaient suivi une formation similaire sur les mutations technologiques, industrielles et commerciales à venir.