logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Le travail tue 2 millions de personnes chaque année

SANS | publié le : 06.05.2003 |

A l'occasion de la "Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail", le Bureau international du travail (BIT) vient de publier un rapport alarmant sur les décès liés au travail dans le monde.

Un colloque à Lima, au Pérou, une manifestation à Bangk, en Thaïlande, une cérémonie à São-Paulo, au Brésil, une table ronde réunissant, à Genève, des représentants des employeurs, des syndicalistes et des experts. Le 28 avril dernier, l'Organisation internationale du travail (OIT) organisait la "Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail". Objectif : attirer l'attention sur les accidents et les maladies liés au travail qui, selon le Bureau international du travail (BIT), tuent, chaque année, 2 millions de personnes dans le monde, dont environ 300 000 dans les pays les plus industrialisés.

Principales causes de décès

Le rapport du BIT, édité à l'occasion de cette "Journée mondiale", fait état d'autres chiffres alarmants. Il montre que, chaque année, on dénombre 270 millions d'accidents du travail, dont 355 000 accidents mortels, et 160 millions de cas de maladies professionnelles. Le BIT relève quatre causes principales de décès : les cancers, notamment ceux liés à l'amiante, aux produits chimiques, aux matériaux radioactifs et aux poussières cancérigènes ; les maladies vasculaires, pouvant être provoquées par un temps de travail excessif ou des conditions de travail stressantes ; les accidents du travail dus, entre autres, à une « absence de systèmes de gestion de la sécurité et de la santé » ; les maladies transmissibles, liées, par exemple, à des conditions d'hygiène déplorables.

Bien évidemment, l'étude relève de fortes disparités entre les pays développés et ceux en voie de développement, les cas mortels pouvant être quatre fois plus élevés dans les zones les plus pauvres. Dans nos économies modernes, le cancer imputable au travail est le problème principal, soulève le BIT. La Chine détient le triste record du taux le plus élevé de maladies respiratoires, en raison, notamment, de l'importance de l'activité minière. L'Inde et l'Afrique souffrent, quant à elles, de maladies transmissibles liées au travail. Enfin, le cancer et les maladies du système circulatoire sont en tête de la mortalité dans les pays d'Amérique latine. Plus inquiétant, le taux de décès par accidents ou maladies professionnelles est en augmentation constante dans les pays en voie d'industrialisation, alors qu'il baisse dans les autres.

Secteurs à risques

Le BIT dresse, par ailleurs, une liste de secteurs considérés comme dangereux pour la santé des salariés. Ainsi, chaque année, environ 170 000 travailleurs agricoles perdraient la vie. Un chiffre sans doute largement sous-estimé, compte tenu du phénomène de sous-déclaration très prégnant dans l'agriculture. Autres secteurs à risques : l'industrie minière, qui est responsable de 5 % des accidents mortels (environ 15 000 décès par an) ; le bâtiment, où l'on compte, tous les ans, plus de 60 000 accidents mortels sur les chantiers ; et la pêche, activité classée parmi les plus dangereuses par le BIT. Aux Etats-Unis, durant l'année 1996, le taux de mortalité dans ce secteur a été 40 fois supérieur à la moyenne nationale.

Coûts financiers

Enfin, le BIT livre son diagnostic sur l'impact financier des accidents et des maladies professionnels, qui représenteraient environ 4 % du produit national brut annuel mondial, soit un coût annuel de près de 1 250 milliards d'euros. En sus des indemnisations, le rapport précise que les coûts supportés par la société comprennent aussi les départs à la retraite anticipés pour invalidité, qui raccourcissent la vie professionnelle de près de cinq ans en moyenne ; l'absentéisme, qui concerne, chaque jour, 5 % de la main-d'oeuvre. Sont également comptabilisés : le chômage dû à une capacité de travail réduite du fait d'une maladie et la paupérisation des ménages générée par l'invalidité d'un de leurs membres.

250 millions d'enfants travaillent

250 millions, tel est, selon l'Organisation internationale du travail (OIT), l'estimation du nombre d'enfants, âgés de 5 à 14 ans, travaillant dans le monde.

Sur ce total, près de 120 millions travailleraient à temps complet.

Selon l'OIT, dans certaines régions du globe, le travail des enfants âgés de moins de 10 ans peut concerner jusqu'à 20 % des effectifs.