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L'amiante fait débat chez Clemessy

SANS | publié le : 06.05.2003 |

La CFDT a lancé une enquête sur l'amiante auprès des salariés du groupe alsacien d'installations électriques. Près de la moitié des répondants estiment avoir été exposés. La direction entend relancer une politique de prévention.

Le risque amiante est une réalité chez Clemessy : telle est, en tout cas, la conviction de la CFDT, qui a lancé une enquête sur le sujet auprès de 6 000 salariés actuels et anciens du groupe alsacien. Sur les 400 questionnaires déjà retournés à la fin du trimestre au syndicat majoritaire, la moitié des répondants estiment avoir été exposés à l'amiante. Si la direction ne nie pas le phénomène, elle conteste la fiabilité des chiffres, seule faisant foi, selon elle, la relation du salarié avec le médecin du travail, « couverte par le secret professionnel ». En outre, les 600 réponses attendues au final ne représenteront que 10 % des envois. Clemessy agit, toutefois, comme un révélateur pour toute l'industrie lourde française. Installateur et maintenancier de gros équipements électriques, ses salariés interviennent, en effet, sur les grands sites de la métallurgie, du nucléaire, du BTP, de la pétrochimie et de la construction navale.

Cartographie

Le questionnaire passe au crible près de 200 points relatifs aux entreprises d'intervention, aux matériaux manipulés, aux éventuels problèmes respiratoires, etc. Le risque résulterait surtout, selon le syndicat, du contact avec les fibres en suspension et les matériaux de construction. A partir de ce premier constat, la CFDT prépare une cartographie des métiers et des zones à risque. « On y trouvera le complexe sidérurgique Sollac à Dunkerque ou les usines Renault de Sandouville et de Flins », cite Dominique Le Morvan, délégué central CFDT.

Le syndicat, qui espère rallier les autres centrales, entend mettre l'accent sur l'accompagnement médical des personnes et sur la prévention, via de la formation, la diffusion de fiches explicatives sur la protection et la réalisation de tests spirométriques. Des points sur lesquels la direction de Clemessy estime avoir déjà porté son effort, notamment depuis les décrets "amiante" de 1996.

Première réunion

Le 18 juin prochain, les partenaires sociaux auront l'occasion de confronter leurs points de vue lors de la première réunion de coordination des présidents et secrétaires des CHSCT du groupe. Pour la direction, cette rencontre doit lui permettre de relancer sa politique de prévention en fixant deux axes : « Un suivi médical homogène pour tout le groupe et l'autolimitation de nos interventions. Nous ne donnerons pas suite à un chantier que nous jugerions trop risqué », annonce Luc Girardi, responsable prévention-sécurité.

La détermination de la CFDT n'en est pas pour autant altérée : à son initiative, la direction de Clemessy, à Rouen, sera assignée le 2 juin devant le tribunal de grande instance pour « mise en danger d'autrui » d'une dizaine de salariés, envoyés l'an dernier sur le site de Renault à Sandouville.