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GoodYear pionnier du temps partiel à la carte

SANS | publié le : 06.05.2003 |

Dans un pays où il est rare dans l'industrie, le temps partiel est introduit par le fabricant de pneumatiques selon une formule qui laisse au salarié le choix du volume horaire entre 50 % et 90 %. Mais il reste réservé au personnel administratif.

Dans une industrie luxembourgeoise qui ignore encore largement le temps partiel, GoodYear fait figure d'innovateur à double titre. Le site luxembourgeois du géant américain du pneu avait devancé la loi de 1993, mais il a, de surcroît, joué la carte de l'audace par une formule de temps partiel à la carte. Son principe : au salarié de choisir son volume horaire de travail dans une plage allant de 50 % à 90 % des 40 heures hebdomadaires de droit commun, moyennant accord du chef de service.

La proposition s'adresse au collège des employés, régi, au Grand-Duché, par des conventions collectives spécifiques. Elle commence seulement à prendre racine ; 38 des 1 095 "employés privés" de GoodYear Luxembourg y ont adhéré et les demandes laissent présager une extension du phénomène ; 37 des travailleurs à temps partiel sont des femmes, ce qui représente près de 30 % du total du personnel féminin à statut d'employé du site.

Six formules

La montée en puissance amène, toutefois, GoodYear à aménager le dispositif. Le "laisser-faire" a engendré six formules : 50 %, 60 %, 70 %, 75 %, 80 % et 90 %. « Nous souhaiterions nous en tenir à ces possibilités-là », annonce Suzi Weis-Collé, l'une des responsables du service RH. Pour l'heure, les services supports (centre technique, finances, RH...) concernés se sont accommodés de la présence réduite de telle ou telle secrétaire, voire ingénieur, même si les chefs de service souhaitent spontanément tirer vers le haut le pourcentage d'heures.

De plus, les choix majoritaires sont restés assez conventionnels : 30 personnes sur 38 ont opté soit pour le mi-temps, soit pour le 80 %, correspondant le plus souvent aux après-midi du mardi et du jeudi, qui sont libres dans les écoles.

Modalités

Le temps partiel à la carte, né d'une demande du personnel, n'a décollé qu'à la fin des années 90, alors que son principe est inscrit dans l'accord collectif de juin 1992. Une loi du 26 février 1993 en a fixé les modalités, « destinées à éviter un usage discrétionnaire du temps partiel par les employeurs », explique Paul de Araujo, du syndicat chrétien du LCGB. Le contrat de travail en temps partiel doit mentionner le nombre d'heures pour chaque jour de la semaine. Le dispositif suppose l'accord du comité d'entreprise. Il n'est pas plus avantageux que le temps plein au niveau des charges.

Chez GoodYear, l'extension de l'innovation aux 2 400 ouvriers n'est pas prévue. Leur temps de travail est déterminé par un calendrier annuel complexe qui ne distingue pas le samedi/dimanche des autres jours de la semaine.