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Un lent démarrage

SANS | publié le : 29.04.2003 |

La direction de l'hôpital de Draguignan n'est pas demandeuse de VAE. Mais la prochaine campagne d'informations pourrait bien révéler les attentes des salariés.

Depuis le 6 mars dernier, Eric Cosson, magasinier au centre hospitalier de Draguignan, est titulaire d'un CAP entreposage et messagerie. Pour l'obtenir, il n'a pas eu à s'asseoir sur les bancs de l'école qu'il avait quittés vingt-quatre ans auparavant, à l'âge de 16 ans, sans diplôme. Les dispositions de la loi de modernisation sociale sur la validation des acquis de son expérience (VAE) lui ont, en effet, permis d'obtenir, sur dossier, les six modules composant son CAP.

Carrière débloquée

Grâce à ce diplôme, il est maintenant, à 40 ans, éligible au statut d'ouvrier professionnel spécialisé. Jusque-là, sa carrière était totalement bloquée faute de ce fameux diplôme. « Nous avions déjà cherché des solutions avec mon chef de service pour me faire progresser, mais nous nous heurtions toujours au même problème de diplôme. De mon côté, je ne souhaitais pas retourner à l'école. Il y a un an, j'ai entendu parler du principe de la validation, mais on m'a conseillé d'attendre les nouvelles dispositions de VAE, permettant de valider, par l'expérience, la totalité de mon diplôme », raconte-t-il.

L'essentiel de son travail a consisté, pendant trois mois, à compléter le dossier de 150 pages décrivant son travail à l'hôpital par le menu. « C'est un exercice difficile, car il oblige à se poser des questions qu'on ne se pose jamais sur son travail », explique-t-il. D'autant qu'il n'a pas été aidé. Faute de lui avoir trouvé un accompagnateur compétent sur son diplôme, ainsi que le prévoit la loi, l'Education nationale n'a pu lui fournir d'aide. Ce petit ratage ne l'a cependant pas empêché d'obtenir le précieux document. L'entretien avec le jury, trois semaines après le dépôt de son dossier, et qui a duré vingt minutes, n'a été qu'une formalité.

Eric Cosson est, pour le moment, le seul, à l'hôpital de Draguignan, à avoir bénéficié de cette VAE nouvelle mouture. « Nous avons des besoins importants sur les métiers paramédicaux, mais les professions réglementées n'entrent pas dans le cadre de la VAE », regrette Martine Reymond, la DRH. Restent alors les métiers non-médicaux, environ 20 % des effectifs. « Nous n'avons pas de besoins, explique-t-elle, en revanche, si un salarié nous demande une VAE, nous le soutiendrons. »

Appel d'air

Denis Darrieumerlou, responsable du service blanchisserie, espère bien intéresser le personnel à cette nouvelle possibilité offerte par la LMS. « Il y a eu un coup de frein avant la loi, car les salariés attendaient les nouvelles dispositions, mais celles-ci devraient créer un appel d'air important », pronostique-t-il. Membre de l'Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH) de la région Paca, association paritaire gérant les fonds de la formation continue des établissements publics de santé, il a organisé, le 11 mars, une journée d'information pour tous les DRH des centres hospitaliers sur la VAE. Il est également prévu de distribuer 50 000 plaquettes aux agents hospitaliers de la région. Pour s'assurer de la collaboration des employeurs, il a un argument imparable : « Quand la formation pour obtenir un CAP coûte 4 000 euros, une VAE sur le même diplôme revient à 80 euros. » De quoi les motiver.