Comment reclasser les demandeurs d'emploi quand les créations de postes dégringolent et que le nombre d'inscriptions augmente ? En misant sur l'accompagnement individualisé pour mieux faire coller offre et demande. C'est, en substance, ce qu'a cherché à développer l'Agence nationale pour l'emploi, qui dressait, le 23 avril dernier, le bilan de son activité. Elle a multiplié les prestations d'aide à la recherche d'emploi en proposant des bilans d'évaluation, des accompagnements renforcés, des formations ou un suivi régulier ; 3,8 millions de chômeurs ont ainsi bénéficié du Pap (Programme d'action personnalisé), dont 1,8 million, de prestations spécifiques.

En même temps, l'offre de formation s'est élargie. Les dépenses de formation s'élèvent à 1,1 million, en augmentation de 43 % par rapport à 2001. Pour relever ce défi, l'agence a vu son budget bondir de 23 %, et atteindre 1,78 milliard d'euros, soit 574 millions de plus qu'en 2000. L'Unedic apporte son écot (à hauteur de 27 % du budget de l'agence), et près de 3 000 personnes ont été embauchées (en moyenne 3 par agence). Mais les moyens humains restent encore insuffisants, et la plupart des prestations sont sous-traitées à des prestataires extérieurs (Apec, missions locales, Agefiph...).

Les résultats sont-ils à la hauteur des espérances ? Prudente, l'ANPE s'est refusée à tout triomphalisme. Elle indique, toutefois, avoir rempli son contrat : « Notre activité a augmenté de 45 % en une année. C'est un défi que peu d'entreprises sont capables de relever », a indiqué Michel Bernard, le directeur général.

L'ensemble de ces services a même contribué à faire baisser la durée du chômage à onze mois, contre treize mois il y a deux ans. Mais aucun lien direct n'a été fait avec le Pare, son bilan étant reporté, une nouvelle fois.Toutefois, selon une enquête Ipsos publiée en novembre dernier, 80 % des demandeurs d'emploi estiment que les services de l'agence leur sont utiles, et 83 % les recommandent. Quant aux entreprises clientes, 86 % d'entre elles conseillent l'ANPE pour recruter.

Pour 2003, alors que le taux de chômage pourrait dépasser les 9,4 % de la population active, l'ANPE s'est fixé plusieurs autres objectifs ambitieux : recueillir 3 100 000 offres d'emploi (3 millions cette année), réaliser 650 000 visites d'entreprises ou encore faire baisser le chômage de longue durée de 9 %. Autre chantier, mais cette fois, en interne : la modernisation du statut du personnel. Michel Bernard envisage une refonte des promotions et des rémunérations qui seraient non plus fondées sur l'ancienneté ou sur des concours mais sur les compétences professionnelles. Des négociations sont actuellement en cours avec les partenaires sociaux. Elles devraient aboutir, selon le voeu du directeur général, « avant l'été ».