logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

La VAE en test

SANS | publié le : 29.04.2003 |

Huit salariés de Coca Cola Entreprises expérimentent un dispositif de formation diplômante par la VAE qui, à terme, pourrait être étendu aux 2 300 collaborateurs du groupe.

A l'usine de Grigny (91), site pilote, deux salariés ont déjà décroché leur BTS d'assistant technique ingénieur et viennent d'être promus chef d'équipe. Six autres visent un bac pro de pilotage des systèmes de production automatisés, un BTS en maintenance industrielle ou un DUT de gestion des entreprises et des administrations. Tous sont entrés dans une démarche de VAE assortie d'un parcours de formation ciblé sur la culture générale, d'une durée de quinze à vingt jours.

L'usine de Grigny, l'un des quatre sites de production du groupe qui produit, distribue et commercialise des boissons rafraîchissantes, emploie 220 personnes, dont 75 % d'employés ou d'ouvriers, dont le niveau de formation initiale ne dépasse pas le CAP ou le BEP. En novembre 2001, la direction de l'usine commence à manifester son intérêt pour la VAE. « La VAE est pour nous un outil privilégié pour mettre en place des parcours de formation diplômante qui permettent d'accroître l'employabilité de nos collaborateurs, de les motiver et de favoriser leur adaptation à de nouveaux métiers », explique Laure de la Grandière, responsable de la formation.

Identification des diplômes

Pour mener à bien son projet et identifier les diplômes propres à ses métiers, Coca Cola sollicite le Dava (Dispositif académique de validation des acquis) de l'académie de Versailles. A cet effet, le Dava s'appuie sur les descriptifs de postes fournis par la DRH et effectue une série d'entretiens avec les salariés dans les ateliers. Parallèlement, quinze réunions d'information sont organisées dans l'entreprise, animées par le Greta de Massy-Palaiseau. Sur les 60 participants, une quinzaine manifestent leur désir de s'engager dans la démarche en déposant leur CV. Des entretiens individuels permettent de vérifier la cohérence des diplômes choisis avec l'expérience professionnelle des candidats.

Constitution du dossier

Restait à franchir l'étape suivante : la constitution du dossier de VAE. Une tâche ardue qui a découragé six candidats. « Il s'agit d'un dossier de 60 pages dans lequel le salarié doit décrire son parcours personnel, son passé professionnel dans l'entreprise et son savoir-faire. Cela réclame un effort de réflexion et de mise en perspective important, d'autant plus difficile que le niveau de formation initiale du salarié est faible », reconnaît Laure de la Grandière. Neuf collaborateurs - dont un a, depuis, abandonné - ont finalement réussi l'épreuve, avec le soutien, notamment, de leurs managers et de leurs collègues.

Les premiers départs en formation ont eu lieu en septembre. Ils sont financés en co-investissement : les salariés effectuent la moitié de leur temps de formation sur leurs jours de RTT, tandis que l'entreprise prend en charge l'autre partie. Elle finance également le coût pédagogique de la formation : 10 000 euros par personne, en moyenne. Un premier bilan sera dressé à la mi-2003. S'il s'avère positif, la VAE pourrait, peu à peu, être généralisée dans les 16 autres unités opérationnelles de l'entreprise.