E & C : Quelles sont les principales conclusions du rapport Les métiers face aux technologies de l'information (1) ?

M. G. : Sur le diagnostic, nous mettons en évidence une interaction entre technologies de l'information (TIC) et organisation du travail. Les TIC sont rarement la source des changements organisationnels, mais elles élargissent le champ des réorganisations. Avec des incidences sur les compétences : les salariés doivent, par exemple, développer de nouvelles capacités d'adaptation. Les TIC sont aussi des facteurs de risques d'exclusion, l'accès à l'informatique étant très sélectif.

E & C : Quel est leur impact sur les métiers ?

M. G. : La diffusion des TIC ne débouche pas forcément sur l'émergence de nouveaux métiers. En revanche, nous assistons à une recomposition des professions sous l'influence conjointe des TIC et des réorganisations. Certains salariés voient leurs compétences spécifiques remises en cause. D'autres vont, au contraire, profiter des TIC pour accroître leurs compétences spécifiques. Enfin, de nouveaux métiers naissent de l'hybridation de compétences relevant de champs professionnels initialement distincts. C'est notamment le cas des consultants ERP ou des webmestres.

E & C : Quelles sont vos propositions ?

M. G. : Il nous paraît fondamental de contenir les risques d'exclusion. Il s'agit d'adapter les TIC aux hommes. Cela passe par le développement d'une culture ergonomique dans les entreprises. Des organismes, comme l'Anact et les Aract, ont vocation à assurer de telles missions. En outre, nous préconisons l'ouverture d'un dialogue social sur la certification des compétences TIC. Le rapport recommande l'élaboration d'un certificat de qualification professionnel (CQP) TIC.