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Débordements émotionnels

SANS | publié le : 29.04.2003 |

Le ton monte dans les entreprises et les débordements émotionnels sont plus fréquents. Colères, agacements, vexations, réponses du tac au tac, feed-back violents et sans filtre, demandes exigeantes avec impératifs d'exécution immédiate : nous connaissons bien ces ambiances de stress émotionnel. Corollaire : les personnes essaient de "prendre sur elles" pour ne pas surenchérir et se sentent drainées dès le matin. La réalité est que nous n'avons plus de matelas de sécurité, de coussin amortisseur. Nos réserves d'énergie et de calme sont épuisées. On prend alors davantage les événements de plein fouet, comme des successions de vagues un peu brusques, alors qu'on essaie tout simplement de nager.

Dans un monde concurrentiel comme le nôtre, on pourrait penser que c'est normal. Nous avons chacun une myriade de contacts par jour, les sollicitations se multiplient du fait du travail en réseau, et partout la productivité impose "de faire plus avec moins". Ceux qui sont actifs et débordés ont tendance à accélérer leur rythme. Ils mènent mille tâches de front. Les soucieux de la maîtrise des choses et du travail bien fait ralentissent. Ils n'arrivent plus à décider ou à arbitrer. En période d'incertitude sur l'avenir, le phénomène s'amplifie.

Nos organisations et nos systèmes sont en surchauffe, mais est-ce une raison pour que les personnes paient le prix fort ? Si l'on ne réagit pas, on finira par trouver normal que celui qui s'investit fortement dans son travail se tue à la tâche. Dressons donc un plan de protection contre les excès et installons nos propres garde-fous.

Pour commencer, entraînons-nous à ne pas prendre toutes les remarques qui nous sont adressées à titre personnel. Lorsqu'un collègue "pique sa crise", c'est souvent une violence ou un énervement qu'il n'arrive plus à gérer. Il raconte sa propre histoire. Dans un tel cas, prendre du recul et laisser passer l'orage sont les meilleurs atouts pour se protéger.

Un autre excellent réflexe consiste à vérifier ses hypothèses avant de hausser le ton ou de se mettre en fureur. Souvent, quand on démarre au quart de tour, on agit sur la base d'une compréhension instinctive de la situation. On ne cherche pas à vérifier ses interprétations. « Mon responsable m'a dit ça, c'est donc que... » A part que cette déduction est peut-être fausse. N'aurait-on pas intérêt à tester ses hypothèses avant de s'enflammer ? Retourner s'informer à la source, s'enquérir de ce que voulait vraiment dire celui qui nous a énervé... autant d'excellentes pratiques pour celui qui ne veut pas se brûler au travail.

Ces divers garde-fous sont d'autant plus efficaces que l'on sait régulièrement se débrancher de son travail. Recharger ses batteries quand le besoin s'en fait sentir, avant qu'on ne soit trop drainé pour le faire, c'est la vraie réponse au rythme de la vie moderne.