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Anticiper l'évolution des métiers stra tégiques

SANS | publié le : 29.04.2003 |

Le gouvernement a imposé que tous les ministères se dotent d'un plan de gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences (GPEEC). Les fonctions publiques hospitalière et territoriale s'y mettent également.

L a GPEC est morte, vive la GPEEC ! Au moment même où les entreprises abandonnent ces dispositifs jugés lourds et peu opérationnels (voir Entreprise & Carrières n° 660, du 11 mars 2003), la fonction publique s'y met. Les expériences de GPEC dans le public ne datent pas d'hier. « De nombreuses actions ont été menées, dans ce domaine, depuis dix ans, mais par à-coups, et les situations restent très diverses selon les administrations », note Joëlle Pelosse, consultante du secteur Public chez Algoé. Face à l'"urgence démographique", le gouvernement a pris le taureau par les cornes.

Plan triennal

Le Comité interministériel pour la réforme de l'Etat, du 12 octobre 2000, a ainsi décidé que « tous les ministères devront être dotés d'un plan GPEEC début 2002 ». En octobre dernier, six ministères seulement avaient transmis leur projet à l'Observatoire de l'emploi public, mais « le dossier avance vite », indique ce dernier. Le ministère de l'Equipement a ainsi déjà établi son plan triennal 2002-2004 de GPEEC. Il finalise actuellement les outils qui lui permettront de le mettre en oeuvre.

Un état des lieux des compétences a été réalisé grâce à la base de données du personnel. Une typologie des familles de compétences nécessaires au ministère a également été élaborée, de même que des référentiels de compétences sur deux emplois types. D'autres référentiels seront réalisés par la suite, mais sans couvrir l'ensemble des emplois. « Nous ne souhaitons pas être exhaustifs : le risque est de s'user à produire des centaines de pages de référentiels. Nous souhaitons, au contraire, nous concentrer sur quelques emplois stratégiques liés, par exemple, à la mise en place de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU) », explique Pascal Martin-Gousset, chargé de mission GPEC. Afin de répondre à la priorité fixée par le gouvernement, les métiers impliqués dans la sécurité routière devraient également faire l'objet de ce travail. D'ores et déjà, le ministère a pu mesurer, chez lui, corps de métier par corps de métier, l'impact de l'évolution des compétences sur la structure de l'emploi. La tendance générale est ainsi à augmenter le nombre d'agents des catégories A et B.

Conseil de carrières

Relais de la GPEEC sur le terrain, des cellules de conseil de carrières sont, par ailleurs, en cours d'expérimentation. Elles recevront les agents tous les trois ou quatre ans pour, à partir d'un diagnostic de compétences, conseiller les agents sur des parcours professionnels qui concilient leurs aspirations et les besoins du ministère. Deux cellules sont déjà ouvertes, huit supplémentaires le seront en 2004.

Enfin, la concertation avec les syndicats, qui fait partie du cahier des charges fixé par le gouvernement, est bien avancée. Une demi-journée de concertation a été organisée en septembre 2001, suivie d'autres, plus informelles. Le sujet est, en effet, crucial pour les syndicats, dont la crainte principale est de voir remis en cause le statut des fonctionnaires.

Fonction publique hospitalière

Un répertoire des métiers hospitaliers, dans les secteurs public et privé, est actuellement en chantier.

Pour la fonction publique hospitalière, la mise en place de dispositifs de GPEEC est désormais coordonnée par une structure paritaire : l'Observatoire national des emplois et des métiers de la fonction publique hospitalière. Créé par un décret du 28 décembre 2001, puis installé le 17 avril 2002, il a pour mission de suivre l'évolution des emplois dans la fonction publique hospitalière (métiers, fonctions et qualifications), et de proposer des orientations prioritaires, notamment en matière de formation.

L'observatoire vient de lancer, en collaboration avec des acteurs du secteur privé, la réalisation d'un répertoire des métiers hospitaliers, dont l'objectif sera de gérer de manière préventive les métiers émergents ou menacés de disparition, mais aussi de fournir aux établissements de santé un outil de management pour l'évaluation, le recrutement, la formation et la mobilité de leurs personnels.

Depuis fin 2002, l'observatoire réunit des groupes d'experts, afin de construire une carte des métiers qui seront ensuite décrits plus finement (activité, compétences, passerelles vers d'autres métiers, facteurs d'évolution), avant d'être réunis dans un répertoire prévu pour début 2004.

Fonction publique territoriale

Le Centre interdépartemental de gestion (CIG) petite couronne met la GPEEC au coeur de ses missions.

Au sein de la fonction publique territoriale, les démarches de GPEEC sont notamment mises en oeuvre par les centres de gestion des personnels de la fonction publique territoriale (CDG). Le Centre interdépartemental de gestion (CIG) petite couronne prend actuellement de multiples initiatives pour accompagner les collectivités des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Ainsi, dès juin 2001, a été créé un service GPEEC (4 personnes) destiné à recueillir, notamment par le biais d'une concertation annuelle avec les responsables des collectivités, les besoins prévisionnels de recrutement et à prévoir le rythme d'organisation des concours.

Depuis le début de l'année, le CIG participe également à un groupe de travail inter-CDG sur la GPEEC, ayant pour missions l'élaboration d'un guide méthodologique, d'un logiciel de recueil des données, d'un guide sur la concertation annuelle, ainsi que d'une synthèse des expériences existantes. Le centre, qui vient de lancer sa propre démarche interne de gestion prévisionnelle, prévoit également la mise en place de cellules de conseil en recrutement en juillet prochain, et en GPEEC d'ici à la fin de l'année.