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La PME bretonne relève le défi des TMS

SANS | publié le : 22.04.2003 |

Confrontée à une explosion des arrêts de travail pour troubles musculo-squelettiques (TMS), l'entreprise bretonne Olympig a multiplié les initiatives pour tenter de les enrayer.

A la suite d'un diagnostic court de l'Anact dans un premier atelier, l'entreprise a lancé une démarche générale de prévention des risques, en s'appuyant sur des personnes extérieures, en ayant recours au management participatif et en travaillant avec le CHSCT », déclare Anne-Marie Miller, responsable ressources humaines d'Olympig (850 salariés permanents).

TMS des membres supérieurs

Dans cette entreprise bretonne spécialisée dans l'abattage et la découpe de porcs, les TMS des membres supérieurs (mains, syndrome du canal carpien et épaules) représentent 99 % des maladies professionnelles. Et l'absentéisme n'a fait que croître en 2000 et 2001, atteignant un taux gardé confidentiel mais considéré comme élevé. Un problème courant dans la branche agro-industrielle de la viande. « Nous sommes favorables à cette démarche de prévention. Nous l'estimons positive, d'autant qu'elle commence à porter ses fruits », confie Didier Guezo, secrétaire du CHSCT.

La démarche a débuté chez Olympig par une analyse des statistiques des accidents du travail et des maladies professionnelles et par la création de groupes de travail. Le préventeur de la Mutualité sociale agricole et des ergonomes ont été consultés. Des entreprises confrontées aux mêmes TMS ont été visitées.

Assistante de prévention

Et, surtout, Olympig a embauché une assistante de prévention, diplômée en hygiène et sécurité, Sandrine Pretesseille. « En juillet 2001, nous avons institué des réunions hebdomadaires de sécurité avec la direction, le service des RH, les cadres responsables et les infirmières, pour étudier non seulement les arrêts maladie mais aussi les doléances du personnel, et envisager des aménagements des postes de travail », explique cette dernière. Parallèlement, des sessions d'information hebdomadaires ont été organisées sur l'hygiène, la qualité, la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Elles ont concerné l'ensemble des salariés, quel que soit leur service, y compris les anciens et les personnels intérimaires. « Sur 200 personnes passées par ces réunions l'an dernier, seules deux ont eu un accident du travail et deux autres une maladie professionnelle », indique Anne-Marie Miller.

Laquelle confie que le taux d'absentéisme a diminué de 15 % entre décembre 2001 et décembre 2002. Objectif atteint !

Adaptation des chaînes

« Quand nous pouvons faire des adaptations sur les chaînes, nous les faisons, et si nous ne pouvons pas, nous expliquons pourquoi », précise Christophe Simon, le directeur industriel. Il cite divers aménagements. La possibilité de régler la hauteur du poste individuel de travail sur une chaîne de découpe. La création d'un quatrième poste pour préparer le travail d'une équipe de trois salariés chargés d'extraire les abats rouges à un rythme soutenu. La rotation des salariés dans les abattoirs pour changer les gestuelles. La création de postes avec des contraintes physiques allégées pour les salariés déclarés inaptes à leur ancien poste ou pour des mi-temps thérapeutiques.

Cahier des charges

« Nous élaborons aussi plus précisément nos cahiers des charges afin d'obtenir de nos fournisseurs des équipements mieux adaptés », indique Christophe Simon, qui se veut prudent face au défi des TMS : le personnel ne rajeunit pas... Anne-Marie Miller a, elle aussi, le succès modeste. Mais elle escompte bien une nouvelle baisse des maladies professionnelles et de l'absentéisme en 2003.