Que reste-t-il des Ipéciens ? Trois ans après le dépôt de bilan de l'Ipeci (1), il est difficile de retrouver la trace de ces salariés licenciés une veille de Noël. Tout commence, en fait, en septembre 2001. A cette date, la direction provoque la stupéfaction en annonçant l'imminence d'un dépôt de bilan pour ses trois sociétés, Ipeci, P-services et Besurf (2), regroupées dans la holding DDA.

Dès lors, et pendant trois mois, les salariés, qui ne perçoivent qu'une toute petite partie de leur salaire, se lancent à corps perdu dans le sauvetage de leurs activités, tandis que la plupart des prestataires (formateurs indé- pendants), qui ne sont pas payés du tout, les suivent dans cette tentative. C'est cette solidarité que les salariés ont voulu conserver en créant l'association Ipéciens et compagnie, en janvier 2002. Quelques personnes qui avaient, déjà à l'époque, accepté de représenter le personnel dans le cadre de la procédure de liquidation (une pour chacune des trois sociétés) se mobilisent pour sa création afin de garder le lien après la fermeture des entreprises et de défendre collectivement les intérêts de chacun. Réparation des préjudices, aide juridique, aide au reclassement, à la création d'entreprise, conseils, soutien, maintien des compétences de l'équipe... Telles sont les principales missions de l'association.

Mais, aujourd'hui, la motivation s'essouffle : « L'énergie pour faire vivre l'association n'est pas évidente, souligne Rémy Prat, le président. Le militantisme est peu répandu dans le milieu des formateurs, en l'occurrence chez les indépendants. Mais nous organisons des rencontres environ trois fois par an, surtout des manifestations conviviales. » Une façon de se serrer les coudes et d'échanger des tuyaux. Car, ici, aucune antenne-emploi n'a vu le jour et l'association n'a pas trouvé les moyens financiers pour s'offrir les services d'un avocat.