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Entre prévention et manière forte

SANS | publié le : 22.04.2003 |

Tout est bon pour faire reculer l'absentéisme aux Pays-Bas. Les pouvoirs publics se mobilisent, tandis que les entreprises hésitent entre prévention et manière forte.

Avant la fin de l'année, le nombre d'allocations versées au titre de la loi sur l'incapacité de travail (WAO) aura franchi le cap symbolique du million. Aux Pays-Bas, un actif sur sept est donc officiellement "invalide". En réalité, cette "incapacité" est devenue un fourre-tout regroupant aussi bien les chômeurs et les salariés âgés que les jeunes cadres surmenés.

Pourtant, les pouvoirs publics tentent de réduire le nombre de ces "invalides" : critères médicaux plus stricts, amendes pour les entreprises "produisant" beaucoup d'invalides...

Responsabilisation

La dernière réforme a tout juste un an. Il s'agit de responsabiliser employeur et salarié en cas d'arrêt maladie prolongé et de les inciter à tout faire pour que le retour au travail soit le plus rapide possible.

Apparemment, les effets de cette réforme sont positifs. Fin 2002, le nombre de nouveaux allocataires avait diminué de 15 % par rapport à l'année précédente. Malgré tout, le taux d'absentéisme aux Pays-Bas reste l'un des plus élevés d'Europe, et oscille entre 6 % et 7 %. « Les vrais malades ne représentent que la moitié de ceux qui se font porter pâles », estime Ton Stam, directeur d'Arboned, l'un des principaux services de médecine du travail.

Maintenir la productivité

En réaction, certains patrons choisissent la manière forte. Ainsi, dans le secteur de la confection, où le taux d'absentéisme dépasse souvent les 10 %, un accord de branche, signé récemment, autorise une réduction de 25 % à 30 % du salaire en cas de maladie.

D'autres préfèrent miser sur la prévention. Selon l'institut Nipo, 32 % des entreprises néerlandaises affirment prendre des mesures pour la santé de leur personnel.

C'est le cas d'Unilever Nederland, qui a reçu l'an dernier le "certificat de bonne pratique", décerné par le European Network Workplace Health Promotion, pour sa politique sanitaire au siège de Rotterdam. « Il est dans notre intérêt de veiller à la santé de nos collaborateurs », reconnaît un porte-parole du groupe. Parmi les mesures appliquées : l'organisation d'une "semaine santé", ainsi que des programmes contre le stress et les TMS. Malgré ces efforts, le taux d'absentéisme dans les bureaux de Rotterdam a légèrement augmenté en 2002, passant de 3,2 % à 3,7 %. La moyenne de l'entreprise, restant, quant à elle, à 4,8 % pour un total de 5 200 salariés.

Unilever permet également à ses employés de suivre des séances de mise en forme. Jusqu'à une période récente, le sport en entreprise passait pour un "avantage secondaire". Aujourd'hui, c'est devenu le moyen d'empêcher le décrochage des salariés et de maintenir la productivité. « L'intérêt pour le fitness d'entreprise ne cesse de croître », constate Paul Kienstra, directeur de la société High Five, leader dans ce domaine avec des clients comme Shell ou ABN-Amro. Il faut dire que le congé maladie a de lourdes conséquences financières pour l'employeur : celui-ci doit verser 70 % du salaire pendant la première année d'absence et, bien sûr, trouver un remplaçant. A noter que les plans de santé font surtout reculer l'absentéisme chez les populations dites "à risques", comme les personnes cardiaques ou diabétiques.