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Giat supprime 60 % de ses emplois

SANS | publié le : 15.04.2003 |

L'entreprise d'armement terrestre s'est donné trois ans pour supprimer 3 750 postes sur 6 250. Giat affirme vouloir mettre l'accent sur le reclassement des salariés concernés et la reconversion des bassins.

Annoncé le 7 avril dernier, le plan "Giat 2006" a, selon son président, Luc Vigneron, pour objectif d'aboutir à un "nouveau Giat", « recentré sur son coeur de métier, rationalisé et sans sureffectif ». Alors que le programme des chars Leclerc s'achève et que le niveau de commande prévu par la dernière loi de programmation militaire a été largement revu à la baisse, la direction affirme vouloir, d'ici à trois ans, conduire Giat à la rentabilité, dans l'espoir de nouer une alliance européenne.

Concentration

Elle a, ainsi, choisi de concentrer l'activité sur 4 sites principaux (Satory, Bourges, Roanne, La Chapelle Saint-Ursin) et 3 sites complémentaires (Tarbes, Tulle et Toulouse). Et, dans le même temps, de tailler dans les effectifs. Le "plan Vigneron" prévoit de supprimer 60 % des emplois, pour passer de 6 250 à 2 500 salariés.

Pour les 4 000 salariés, essentiellement en production, qui devront quitter l'entreprise (250 embauches sont annoncées), Luc Vigneron annonce un volet social "unique", donnant la priorité au reclassement. Des relais mobilité, « largement dotés en moyens et compétences », seront installés sur tous les sites, et proposeront un « accompagnement personnalisé » pour chaque salarié, qui bénéficieront également de formations et « d'aides économiques et financières nombreuses et substantielles ».

Préretraites

Les salariés sous statut de fonctionnaire (460 personnes) ou d'ouvrier d'Etat (1700) pourront revenir dans l'Administration, notamment le ministère de la Défense, qui proposera 2 000 postes pendant toute la période. Quelques centaines de personnes pourront également bénéficier d'une préretraite Cats ou du congé de fin de carrière des ouvriers d'Etat. Quant à la Sofred, filiale de réindustrialisation de Giat, elle a pour objectif de créer 5 000 postes dans les bassins d'emploi touchés.

Ce plan, qui doit être détaillé aux représentants du personnel lors d'un CCE, le 16 avril, soulève l'indignation des syndicats, qui, depuis de nombreux mois, tentent d'alerter l'opinion sur le risque d'un démantèlement du groupe. Contestant le sérieux du plan Vigneron (« alors que la loi de programmation militaire va jusqu'en 2008, il s'arrête en 2006, sans prendre en compte les futures commandes du VBCI - véhicule blindé de combat d'infanterie, NDLR », souligne Jean-Luc Brat, délégué syndical central CGT), qui prévoit de ne garder plus que 570 ouvriers de production et voudrait faire de Giat une société d'ingénierie, ils réclament un moratoire « pour mener une expertise sérieuse » et réitérer leurs propositions alternatives de reconquête industrielle et de diversification.