On les surnomme carriéristes, politiques ou même arrivistes, mais souvent ce sont seulement des ambitieux pressés de gravir les échelons. Leur erreur ? Ne pas réaliser que certaines façons d'agir peuvent se retourner contre eux. Et s'entêter pourtant à les utiliser. Exemples.

Parier sur un dirigeant influant. Les ambitieux sont fascinés par les sommets. Ils tentent souvent de se glisser dans le sillon d'une étoile montante, espérant ainsi se propulser à sa suite vers les hauteurs. Mais cette stratégie est dangereuse. Les entreprises sont de moins en moins fidèles, ou simplement plus pragmatiques. Un responsable qui a le vent en poupe aujourd'hui peut chuter ou tomber dans l'oubli demain. Si l'on est associé de près à celui qui perd son aura, on sombre avec lui et tous les plans s'écroulent de concert.

En rajouter pour briller. Quand il y a beaucoup de prétendants et peu de places au sommet, ou lorsque les tensions s'accumulent en période de réduction de coûts, certains ambitieux tentent de se détacher du lot. Par plusieurs biais : dénigrer son voisin, remonter la barre des objectifs pour se mettre en valeur, faire de la surenchère en manifestant sa dureté à l'égard des personnes, etc. Risque ? Casser durablement la confiance. Celle des équipes, bien sûr, car elles ne sont jamais dupes, mais aussi celle des responsables, qui préfèrent les résultats aux effets de marketing personnels.

Fanfaronner sur ses succès. Depuis s'adjuger le travail effectué par d'autres jusqu'à chanter soi-même ses louanges, la panoplie des méthodes employées pour se faire valoir est toujours aussi désolante. Elle ne parle que du manque de confiance de l'ambitieux qui agit de la sorte. « J'ai tellement peur de ne pas être reconnu », semblent crier tous ses actes, « que je m'inscris moi-même au tableau d'honneur ». Consternant. Jadis "la mouche du coche" a bien tenté cette approche... Elle a terminé fustigée dans une fable. L'équivalent est la rumeur, qui se charge rapidement de mettre en pièce la réputation du fanfaron.

Alors, délaisser l'ambition ou la fuir ? Non, car elle représente une énergie utile, une impulsion d'action qui projette la personne vers des défis plus élevés et l'oblige à se dépasser. C'est son excès qui la rend nuisible. Pris à son propre jeu, l'ambitieux perd pied avec la réalité. Il finit par confondre progrès personnel et domination ou ignorance d'autrui. Très vite, il ne voit plus que ses intérêts et raisonne comme s'il était tout seul. Or cette stratégie appartient à un monde révolu. Ouvrons les yeux : il n'existe plus de vainqueur solitaire.