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Après le big bang des "Big 5"

SANS | publié le : 15.04.2003 |

En 2002, l'accélération de la séparation de l'audit et du conseil a complètement rebattu les cartes du consulting. Le "big bang" des "Big 5" a donné naissance à de nouveaux cabinets, alliant pour la plupart conseil en management et intégration de systèmes.

En 1998, tout était simple : cinq géants anglo-saxons dominaient le secteur de l'audit et du conseil, les fameux "Big 5" (PriceWaterhouseCoopers, Deloitte Touche Tohmatsu, KPMG, Ernst & Young et Arthur Andersen). Cinq ans plus tard, l'érection d'une "muraille de Chine" entre les activités d'audit et de conseil et l'affaire Enron aidant, la confusion règne : le réseau Andersen a disparu, tandis que de nouveaux acteurs ont fait leur apparition.

"Last four"

Du côté de l'audit, les choses sont simples. Lors de la disparition de la marque Andersen, les équipes des différents pays ont rejoint les réseaux concurrents (Ernst & Young en France). Si bien qu'aujourd'hui ne subsistent plus que les "Last Four" ou "Fat Four" : Ernst & Young, PriceWaterhouseCoopers, Deloitte & Touche et KPMG.

Concernant les activités de conseil, le paysage a, en revanche, largement évolué. Dès 2000, des mouvements de séparation ont lieu, à la suite d'avertissements du gendarme de la Bourse américaine, mais aussi d'un "ras-le-bol" des consultants, dont l'activité, plus rentable, "subventionne" l'audit. Cette année-là, le divorce est définitivement consommé entre Arthur Andersen et Andersen consulting, rebaptisé Accenture en janvier 2001, tandis qu'Ernst & Young vend son département conseil à la SSII française Cap Gemini, donnant naissance à Cap Gemini Ernst & Young.

Incompatibilité

En 2002, l'affaire Enron, qui entraîne la disparition du réseau Andersen, ainsi qu'une décision de la Cour de justice des communautés européennes (19 février 2002), qui prononce l'incompatibilité entre les activités de conseil et d'audit, accélèrent le mouvement de séparation. PWC, quant à lui, après avoir rebaptisé son activité conseil "Monday" et envisagé une introduction en Bourse, la revend finalement à IBM en juillet 2002.

Supplément de liberté

En septembre 2002, KPMG consulting US, introduit en Bourse en 2001, se rebaptise BearingPoint et s'implante en France avec la reprise des consultants français d'Andersen business consulting France (activité conseil rapidement recréée par Andersen après sa séparation avec Accenture). « Le fait de nous rapprocher d'un pure player du conseil nous apporte de la liberté par rapport aux contraintes réglementaires qui pèsent sur la profession comptable », se réjouit Oli- vier Chatin, directeur gé- néral de BearingPoint France.

Enfin, en novembre 2002, KPMG consulting France (qui n'avait plus aucun lien avec KPMG consulting US) rejoint le giron de Syntegra, une SSII britannique, achevant ainsi le mouvement de rapprochement du conseil en management avec des sociétés de services informatiques.

Au final, des ex-"Big 5", seul Deloitte & Touche conserve des activités d'audit et de conseil. Après avoir annoncé, dès février 2002, le rachat de Deloitte consulting par ses associés, sous le nom de Braxton, le cabinet a finalement renoncé, le 30 mars dernier, en raison de « facteurs extérieurs », notamment « la situation incertaine de l'économie et un marché serré du crédit ».

L'essentiel

1 En 2002, l'affaire Enron et la disparition du cabinet d'audit Andersen ont accéléré le mouvement de séparation de l'audit et du conseil en management.

2 Le désengagement des "Big 5" du secteur du conseil en management a donné naissance à de nouveaux acteurs, notamment issus de rapprochements avec des sociétés de services informatiques.

3 Aujourd'hui, seul Deloitte & Touche conserve en son sein des activités d'audit et de conseil.

Les nouveaux "Big 6" du conseil en management

Accenture

Ex-Andersen consulting, séparé en 2000 du cabinet d'audit Arthur Andersen : 3 500 consultants en France.

BearingPoint

Ex-KPMG consulting US, a repris les consultants français d'Andersen business consulting en septembre 2002 : 800 consultants en France.

Cap Gemini Ernst & Young

Issu du rachat, en 2000, de l'activité conseil d'Ernst & Young par la SSII française Cap Gemini : 1000 consultants en France (sur 11 000 salariés). Deloitte & Touche

Dernier des ex-"big 5" à conserver des activités audit et conseil : 370 consultants en France (sur 4 100 salariés).

IBM global business consulting services

Issu du rachat, en juillet 2002, de PriceWaterhouseCoopers consulting : env. 600 consultants en France (sur 8 300 salariés).

Syntegra KPMG

Issu du rachat, en novembre 2002, de KPMG consulting France par la SSII britannique Syntegra. 180 consultants en France (sur 600 salariés).