L'aéroport de Bâle-Mulhouse paie le prix fort des déboires de Swiss. La compagnie va faire disparaître, sur place, environ 500 de ses emplois d'ici à fin avril, sur l'ensemble de 700 suppressions qu'elle a annoncées dans le groupe. Cette décision résulte de la fermeture, fin mars, de 11 lignes (sur 33) que Swiss exploi- tait au départ de la plate- forme transfrontalière "Euro- Airport".

La mesure ne reste pas sans effets sur les emplois induits : Swissport, société d'assistance au sol indépendante de la compagnie, a supprimé 74 emplois début avril, dont 67 par licenciement sec. Au total, l'EuroAirport va perdre, en un mois, plus de 10 % de ses effectifs directement liés à l'activité aérienne (vols réguliers et charters, maintenance, fret, administration). L'aéroport, implanté à cheval sur la France et la Suisse, subit le contrecoup du poids dominant de Swiss, son principal employeur loin devant Air France.

Via son ancienne filiale Crossair de vols régionaux (internes à l'Europe), le groupe helvétique comptait 2 458 salariés à Bâle-Mulhouse fin 2001, sur les 2 841 générés sur place par les compagnies. L'EuroAirport a perdu son statut de "hub régional" de Swiss et il craint la poursuite du recentrage de la compagnie vers Zurich, à son détriment, dans le cadre du plan de restructuration, qui a déjà fait passer les effectifs totaux du groupe de 12 200 à 11 400 entre décembre 2002 et mars 2003.