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PSA anticipe les congés de récupération

SANS | publié le : 08.04.2003 |

La direction de l'usine PSA de Mulhouse a relevé les voeux des 12 000 salariés et fixé les périodes de vacances d'été pour chacun d'entre eux. Objectif : écouler un impressionnant stock de 240 000 jours de congés.

Deux cent quarante mille jours : tel est l'impressionnant stock de congés qu'il reste à prendre dans l'usine PSA de Mulhouse, hors les congés payés de droit commun. Les sources de cette accumulation sont multiples. Les heures supplémentaires s'ajoutent à plusieurs "samedis cyclés" (les équipes de semaine reviennent travailler le sixième jour), aux compensations des 35 heures sous forme de congés pour les cadres et les Etam, à l'épargne temps chez les opérateurs de production (deux jours par an) et parmi le personnel administratif. Ajoutez un zeste de congés d'ancienneté et vous obtenez un cocktail plutôt corsé.

Approche prévisionnelle

Pour l'absorber, la DRH joue la carte de l'"approche prévisionnelle", inscrite dans l'accord-cadre PSA de décembre 2002. L'anticipation prend la forme d'un formulaire, adressé, en décembre, à chacun des 12 000 salariés, afin de connaître à la fois ses souhaits de congés payés et de congés de récupération. « Le personnel réfléchit entre Noël et le nouvel an, il nous restitue son choix le 20 janvier et la régulation s'opère jusqu'à début mars. Le respect des dates est garanti par la cosignature du supérieur hiérarchique de l'atelier, de la DRH et de l'intéressé, expose Pierre Guénebaut, DRH du site. Toute demande pour une période d'une semaine ou plus est garantie. »

Un tel travail de prévision permet à la direction de déterminer les absences prévisibles chaque semaine jusqu'à la fin de l'année et d'organiser le recrutement d'intérimaires dans les périodes de pointe. Il s'opère depuis trois ans, avec une réussite reconnue par les partenaires sociaux, pour fixer les congés d'été, car l'usine alsacienne est la seule dans l'industrie automobile française à pratiquer le "non stop", n'imposant pas aux salariés les périodes d'arrêt.

Mais « prendre un jour par-ci, par-là pose des problèmes dans les ateliers », relève Jacqueline Le Guilloux, déléguée FO. Le DRH évoque aussi « 20 % » de cas où le voeu initial de l'intéressé n'est pas respecté. Le stock de jours à prendre ne fait pas courir de demandes d'indemnisation en masse : le dispositif d'épargne temps prévoit un tiers de compensations en jours, et l'expérience montre que le personnel préfère le temps à l'argent.

Sous-effectif

Selon les principaux syndicats, une résorption de ces jours serait possible... si PSA se décidait à embaucher. « Avec le sous-effectif sur le site, les heures supplémentaires se multiplient », selon Yves Lequien, délégué CGT. De fait, l'intérim a reculé ces derniers mois et le personnel de fabrication stagne, alors que l'usine bat des records de production. Dans un marché automobile très fluctuant, il est difficile de recruter en masse, estime la direction de PSA.