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Meister France décuple son budget

SANS | publié le : 08.04.2003 |

Pour réussir à embaucher sur un marché local très tendu, Meister France, entreprise du groupe métallurgique belge Meister, a fait de gros efforts de formation.

En 1995, le groupe métallurgique belge Meister a créé Meister France en rachetant les établissements Eugène Dumont, spécialisés dans le décolletage, et situés à Scionzier, dans la vallée de l'Arve (Haute-Savoie). Six ans plus tard, Meister France a réalisé un chiffre d'affaires de 57 millions d'euros et a plus que quadruplé ses effectifs, en passant de 50 à 240 personnes, dans une région où le marché du travail était très tendu. « On ne s'attendait pas forcément à une telle croissance, confie Pascal Deletraz, directeur de Meister France. A l'époque, la vallée de l'Arve ne connaissait pas le chômage. »

Refonte de l'organisation

Dans un contexte de compétition féroce entre sociétés pour attirer du personnel qualifié, l'entreprise doit élargir ses critères de recrutement à tout profil technique et faire évoluer les compétences. Une refonte radicale de l'organisation est alors engagée. Il est décidé de passer d'équipes peu autonomes dirigées par les meilleurs techniciens à des équipes autonomes très réactives. A la tête de chacune d'en- tre elles, est nommé un manager (formé par un cabinet-conseil), qui s'implique dans les recrutements et la gestion des compétences de l'équipe.

Chaque équipe comprend une dizaine de régleurs juniors, aux tâches simplifiées, pour permettre une intégration plus rapide des nouveaux venus, et deux à trois régleurs confirmés, qui apportent un appui technique et encadrent les régleurs juniors. Cette répartition des tâches permet de fidéliser un "noyau dur" de régleurs expérimentés, qui montent en compétences les juniors les plus motivés par de la formation en interne et déchargent les managers des questions techniques. Ceux-ci peuvent se concentrer sur leurs missions : maintenir la motivation de leur équipe par la fixation d'objectifs hebdomadaires et veiller aux écarts (gestion du temps, maintenance machine...).

Une grande partie de la réussite de ces recrutements tient à l'effort important mené par l'entreprise en matière de formation professionnelle continue. Tombé à 0,9 % de la masse salariale en 1997, le financement est passé à 4,71 % en 1998, à 10,04 % en 1999, puis à 9,34 % en 2000 ! Selon Pascal Deletraz, ces efforts ont été assurés par autofinancement, avec quelques aides européennes et régionales.

Après cette opération, l'effort formation s'est réduit, mais est resté au-dessus de la moyenne nationale, puisqu'en 2001, l'entreprise a dépensé 5,6 % de la masse salariale, et 4 % en 2002.