Un récent sondage montre que les entreprises donnent des définitions peu cohérentes du concept de développement durable.
Le développement durable est perçu comme une évolution profonde des mentalités, et non plus comme une mode. C'est, du moins, ce que pensent 72 % des 600 cadres dirigeants, analystes financiers, professeurs et journalistes de six pays européens, dans le cadre d'un sondage Taylor Nelson Sofres/Les Echos rendu public la semaine dernière. Ils n'étaient que 58 % de cet avis l'année dernière.
Cependant, la définition du concept est encore loin d'être claire. Ils sont 92 % à s'accorder pour dire que le développement durable concerne, d'abord, l'environnement, le rééquilibrage des relations avec le tiers monde (un peu moins de 50 %), le social (30 %) et la gouvernance d'entreprise (8 %). Mais lorsqu'on leur demande dans quels domaines il aura une influence, le tiers monde n'apparaît plus qu'en troisième position, derrière le social et l'environnement. Signe d'un décalage entre ce qui fonde le développement durable et ses effets.
Un autre décalage apparaît également entre les engagements des entreprises dans le développement durable et leurs préoccupations financières. Seuls 7 % des leaders interrogés pensent que la rentabilité financière de l'entreprise s'en trouve améliorée à court terme. Cette proportion passe à 54 % sur le long terme, mais les financiers restent sceptiques puisqu'ils ne sont que 43 % à le penser.
Finalement, le développement durable apparaît d'abord comme un prétexte à communiquer : pour 61 % des sondés, les entreprises en parlent beaucoup, mais ne font pas grand-chose.