Florence Buscail avait été embauchée en 1985 dans l'établissement montpelliérain de "Big Blue" comme technicienne, en même temps que seize hommes et trois autres femmes. Dix-huit ans plus tard, « quasiment tous les hommes ont été promus cadres, alors que les quatre femmes voient leur carrière stagner au niveau non-cadre », souligne la CFDT. La cour d'appel condamne IBM à verser 30 000 euros de provision à la plaignante pour le préjudice subi, et ordonne de lui accorder le statut de cadre.

En première instance, Florence Buscail avait été déboutée devant les prud'hommes. La direction d'IBM France se refuse à tout commentaire. Au lendemain de l'arrêt, elle n'avait « pas encore pris de décision » sur un éventuel pourvoi en cassation. Pour l'avocat de la plaignante, Me Alain Ottan, cette affaire a valeur de symbole : « Désormais, soit IBM s'intéresse sérieusement à la question de l'égalité des carrières, soit ce cas risque de faire tache d'huile. »

Il s'agit, en tous cas, du deuxième revers judiciaire en moins de deux mois pour IBM France. Le 11 février, la Cour de cassation avait, en effet, rejeté un pourvoi formé par la direction contre un arrêt de la cour d'appel de Montpellier (E & C n° 657). Celle-ci avait condamné trois dirigeants pour délits d'entrave au fonctionnement du comité d'établissement du site montpelliérain (1 000 salariés).