«Nous sommes passés de la phase de construction à celle de maturation. » S'interdisant tout triomphalisme, Claudie Buisson, directrice générale de l'Agefiph, association créée en 1987 et en charge du Fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées, a fait pourtant preuve de satisfaction à la lecture de ses résultats 2002, le 18 mars dernier.

Ainsi, l'année dernière, l'Agefiph a accompagné près de 205 000 personnes handicapées. Soit 7 % de plus qu'en 2001 ; 79 000 ont bénéficié d'un appui en matière d'insertion ou de maintien dans l'emploi, 102 000 d'un bilan, d'une orientation ou d'une formation (dont plus de la moitié ont fait l'objet d'un suivi personnalisé par le réseau d'accueil et de placement Cap emploi), et 24 000 d'une aide spécifique pour compenser leur handicap. A l'appui de cette action, les quelque 373 millions d'euros collectés auprès des entreprises ne satisfaisant pas complètement leur obligation légale.

Côté emploi, « l'Agefiph a pu contribuer à augmenter le nombre d'embauches annuelles des personnes handicapées, de 7 000, en 1987, à plus de 100 000 depuis trois ans », selon Rémi Jouan, son président. Si elle ne peut être garante du taux d'emploi de ce public (voir encadré), l'association a toutefois sensibilisé, l'année dernière, près de 85 000 entreprises auxquelles s'ajoutent les 42 000 prospectées par Cap emploi. Trois entreprises (Pechiney, Adia et Castorama) ont signé une convention nationale avec elle ; trois autres (Accor, Crédit Lyonnais et VédiorBis) l'ont renouvelée.

Reste à l'Agefiph à accroître la visibilité de son action, encore insuffisante, selon Rémi Jouan. L'organisation d'un colloque européen consacré à l'emploi des travailleurs handicapés en milieu ordinaire de travail, qui pourrait se tenir début octo-bre prochain, auquel seront conviées, entre autres, l'ensemble de ses homologues européennes, devrait y contribuer.