«Pour les domaines qui sont les siens, la DSI doit compter avec une DRH dont le rôle est devenu déterminant. Les exemples ne manquent pas des points d'intersection entre ces deux directions. En tant que maître d'ouvrage des applications informatiques de gestion des ressources humaines, il revient désormais à la DRH de choisir les progiciels adaptés à ses besoins fonctionnels, la DSI traitant des critères techniques. En tant qu'entité spécifique, la DRH doit doter ses propres équipes de logiciels spécialisés (gestion des recrutements, par exemple) ou génériques (travail collaboratif, partage de connaissances...). La DRH représente également un fournisseur majeur de contenu pour l'intranet. Ainsi, la direction de la communication interne, dépendant en général de la DRH, diffuse des informations sur la vie de l'entreprise. La DRH détient, à ce titre, des informations de référence (convention collective, règlement intérieur, couverture sociale, etc.). Elle offre des services interactifs individualisés fortement appréciés des salariés (gestion des congés et de la RTT, postes à pourvoir, demande de formation, etc.).

La direction de la communication exerce, quant à elle, un rôle transverse pour le graphisme, l'ergonomie, la politique rédactionnelle des différents services intranet. Elle détient une position majeure, si ce n'est la plus importante, au sein du comité de pilotage de l'intranet.

L'environnement professionnel des cols blancs a considérablement évolué : réduction du temps de travail, nomadisme, éclatement géographique, réduction drastique du nombre d'assistantes, etc. Les NTIC apportent des solutions concrètes à ce nouveau paradigme, et il appartient à la DRH de participer activement à leur choix et à leur promotion. La DRH joue un rôle déterminant pour la définition du portail employé, c'est-à-dire du poste de travail intégrant les différents services et sources d'information nécessaires pour vivre et travailler dans l'entreprise.

Les entreprises souhaitent réactiver la fonction "organisation" abandonnée par les DSI. Il est légitime de la confier à la DRH, étant donné son impact sur les ressources humaines. La DRH est en charge de la formation traditionnelle et, notamment, de sujets comme la bureautique. Maintenant que le e-learning prend son essor et que son périmètre s'élargit, la DRH doit adapter ses compétences pédagogiques à ces nouveaux outils et se positionner en chef de file devant la DSI.

Il existe bien d'autres sujets dont une DRH pourrait s'emparer : l'annuaire d'entreprise, fédérant les annuaires élémentaires avec un contenu couvrant tous les besoins, le e-provisionning, accélérant l'intégration du nouvel employé dans l'entreprise, la gestion des connaissances et des compétences, etc. Et puis, pour terminer, n'oublions pas que la DSI dépend de la DRH pour les embauches, les évolutions de carrière, les augmentations de salaire de ses collaborateurs.

Ainsi, les DRH sont amenés à placer les technologies de l'information au coeur de leurs préoccupations, non seulement pour prendre en charge les missions dont ils sont directement responsables, mais également pour accompagner la mutation organisationnelle et culturelle de l'entreprise. La DRH a, en effet, une légitimité certaine pour aligner les comportements, les méthodes de travail sur les potentialités des technologies de l'information et de la communication. Ses relations avec la DSI sont donc intenses et peuvent, parfois, donner lieu à des conflits de territoire. »

Dernier ouvrage paru : L'entreprise orgaNETIsée, éditions Dunod, 2002.