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Seat intensifie la flexibilité du travail

SANS | publié le : 18.03.2003 |

Seat, marque du groupe Volkswagen, veut intensifier la flexibilité du travail, avec des semaines de quatre à six jours, selon la charge. Sans quoi la direction licenciera. Volkswagen a déjà transféré une partie de la production de Seat en Slovaquie.

Sur l'agenda 2003 de Andreas Schleef, président de Seat, un mot est souligné en rouge : flexibilité. Et il entend bien convaincre les syndicats de parler la même langue que lui. La direction de Seat exige, en effet, une flexibilité du travail en hausse de 15 % à 20 %, sous peine de licencier quelque 800 salariés en CDI. Cela devrait se traduire par une semaine réduite à quatre jours de travail à partir du second semestre 2003, puis augmentée à six jours dès 2004, quand la production du nouveau monospace de la marque aura débuté à l'usine de Martorell (Catalogne). Le marché est entre les mains des syndicats.

Eviter les pertes d'emploi

« Nous allons commencer les négociations, qui devraient durer moins de deux mois ; mais nous voulons surtout éviter les pertes d'emploi et refusons de devenir comme d'autres entreprises où la direction fait face à la conjoncture grâce aux CDD ; et surtout, nous ne voulons pas que le salaire soit touché si l'on réduit la semaine à quatre jours », annonce Manuel García Salgado, secrétaire général du syndicat UGT à Seat et président du comité d'entreprise à l'usine de Martorell, qui emploie 14 500 salariés.

Les syndicalistes, qui veulent, donc, parvenir à un accord, ont en tête le transfert par Volkswagen (propriétaire de Seat), au début de cette année, d'une partie de la production de l'usine de Seat-Martorell vers celle de Bratislava, en Slovaquie. Selon la direction, le refus des syndicats de flexibiliser le temps de travail a seul provoqué ce transfert.

Des désaccords syndicaux

Tous n'étaient alors pas d'accord. L'UGT, avec ses six représentants au CE, était prêt à accepter les conditions de la direction, contrairement à Commissions ouvrières (CC.OO), qui compte cinq représentants, et au syndicat CGT (deux représentants). Ces deux centrales estimaient que l'usine est déjà suffisamment flexible, avec 39 samedis travaillés, et considéraient que le problème se résumait surtout à un coût du travail inférieur en Europe de l'Est.

Le ministère espagnol de l'Industrie et les autorités catalanes sont intervenues, sans réussir à freiner ce transfert. Le problème de l'élargissement de l'Europe est épineux pour le secteur automobile espagnol. Le pays compte quatorze grandes usines, dont aucune ne maîtrise sa stratégie d'investissement car les marques présentes dépendent toutes de groupes étrangers.

Retraites anticipées partielles

Pour l'heure, le gouvernement a convaincu Seat d'augmenter de 300 unités la fabrication du modèle Córdoba. « A priori, nous ne devrions pas subir de pertes d'emploi, mais nous restons vigilants et espérons que le système de retraites anticipées partielles sera maintenu », dit le président du CE. En effet, depuis fin 2001, un accord d'entreprise permet aux salariés de se retirer dès 60 ans, en acceptant de continuer à travailler un mois par an jusqu'à 65 ans, l'âge légal de la retraite (lire Entreprise & Carrières n° 653). En échange, les syndicats ont obtenu que tout nouveau salarié soit embauché à temps plein et qu'il passe en CDI au bout de six mois