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« Prévenir des dangers de la dette de sommeil »

SANS | publié le : 18.03.2003 |

E & C : Quelles sont les principales causes des troubles du sommeil liés au travail ?

D. L. : Environ 40 % des pathologies d'origine professionnelle sont provoquées par des situations de souffrance liées à des licenciements, des difficultés relationnelles, des changements de site... Nous sommes, ici, en présence d'insomnies traumatiques, associées parfois à des états dépressifs aigus. Les troubles du sommeil sont aussi un des premiers révélateurs du stress en entreprise. Les organisations en travail de nuit et en travail posté perturbent, quant à elles, l'horloge biologique des salariés concernés. Ainsi, près de 70 % des travailleurs postés ont des difficultés pour s'endormir, et donc des problèmes de somnolence pendant la journée. Ce sont des troubles chroniques qui appauvrissent considérablement le sommeil.

E & C : Les entreprises ont-elles pris conscience de ce phénomène ?

Certains groupes commencent à s'y intéresser. Mais, globalement, les DRH éprouvent des difficultés à attaquer ce problème qui touche, ici, à l'intimité des personnes. Concernant le travail de nuit ou posté, le débat sur le sommeil, qui est très ancien, semble aujourd'hui figé. Toutefois, le décret du 22 mai 2002 a renforcé la surveillance, par la médecine du travail, des personnels de nuit.

E & C : Quelles sont les solutions pour améliorer la vigilance des salariés ?

Outre des traitements adaptés au cas par cas, nous préconisons toujours la petite sieste de 20 minutes lors du coup de fatigue du début d'après-midi. Malheureusement, la sieste est encore très mal perçue par les entreprises françaises. Or, dans des secteurs où les salariés sont nomades, et donc moins surveillés, on s'aperçoit que cette pause régénératrice est finalement très répandue. Plus généralement, la prévention sur les dangers de la dette de sommeil me semble capitale.