Douze millions d'euros et cinquante actionnaires : Nicole Notat, qui avait exposé, en juillet dernier, les objectifs et ambitions de sa future société de notation sociale Vigeo, a présenté, le 12 mars, une entreprise en ordre de marche.

Le tour de table rassemble, d'ores et déjà, les 50 premiers actionnaires, français et européens, auprès desquels la société a levé 12 millions d'euros. Parmi eux figurent des gestionnaires financiers et de fonds de pension, mais aussi 35 groupes français et européens. Des organisations syndicales européennes de huit pays, dont la CFDT pour la France, complètent ce tour de table.

Eulia, l'actionnaire de référence avec 39 %, filiale de la Caisse des dépôts, avait déjà apporté l'agence française de rating Arese au sein de Vigeo, qui poursuit son activité de notation sociale à destination des milieux financiers. Les autres actionnaires ne disposent que de 1 %, ce qui assure à Vigeo l'indépendance nécessaire à son fonctionnement.

« Nous ne voulons pas surfer sur une mode, a assuré Nicole Notat. La qualité de l'offre jouera un rôle dans la structuration de ce marché. » Vigeo y aura une place particulière dans la mesure où l'agence propose, à côté de l'activité de notation traditionnelle, une prestation de « notation sollicitée », c'est- à-dire d'audit de responsabilité sociale dans les entreprises qui en feront la demande. Cette prestation, facturée de 80 000 à 120 000 euros, complète le modèle économique de Vigeo.

L'agence compte 35 collaborateurs. Elle s'est aussi dotée d'un conseil scientifique, présidé par l'économiste Elie Cohen, et chargé de veiller à la méthodologie et à l'impartialité des avis de Vigeo.