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L'UES plutôt que la fusion chez BP-Castrol

SANS | publié le : 18.03.2003 |

Une fois n'est pas coutume, c'est la direction de BP-Castrol qui a été à l'initiative de la création d'une Unité économique et sociale des deux sociétés, alors que les syndicats réclamaient la fusion.

Souvent réclamée par les syndicats d'un groupe constitué d'entreprises indépendantes, mais dont certains critères (statuts, dirigeants...) démontrent l'exis- tence de liens entre elles, la reconnaissance d'une Unité économique et sociale (UES) relève, en général, d'une décision de justice. Rien de tel ne s'est passé chez BP France, lors du rapprochement avec la filiale française de Castrol (lubrifiants). Au contraire : c'est la direction qui a pris les devants, en proposant aux représentants du personnel l'adoption d'un tel dispositif.

Harmonisation

Au printemps 2000, l'annonce d'un rachat par le groupe pétrolier avait pourtant fait naître bien des inquiétudes chez les 300 salariés de Castrol France. Pour les rassurer, le protocole d'accord prévoyait que leur statut resterait inchangé pendant deux ans. Lorsque les négociations sur l'harmonisation des statuts des deux sociétés démarrent, fin 2001, les syndicats des deux entreprises réclament la fusion, « seul moyen, selon eux, d'assurer une harmonisation des statuts par le haut, se souvient Thierry Rondeau, directeur financier et RH de BP France. Or, comme nous voulions conserver un esprit de marque à Castrol, nous souhaitions garder une entité distincte. Nous leur avons alors proposé de créer une UES ». Une proposition qui fait l'objet de vastes débats : « Nous ne savions pas trop ce que représentait une UES, avoue Patricia Buhauvelle, déléguée syndicale FO chez BP. Renseignements pris, nous avons accepté cette solution, dans la mesure où elle nous permettait d'atteindre notre objectif » : un alignement sur les avantages sociaux de BP. Alors que la direction vise, elle, une « moyenne » de ce qui se fait dans chacune des deux sociétés.

Points d'entente

Un terrain d'entente est finalement trouvé, favorable aux salariés de Castrol : adoption de la convention collective "pétrole", jours de RTT supplémentaires, part variable du salaire transformée en prime, hausse de la subvention des oeuvres sociales, intéressement, frais de déplacement au réel et non plus au forfait, indemnité de bureau plus élevée pour les travailleurs nomades... « Il ne s'agit pas d'un alignement pur et dur, précise néanmoins Thierry Rondeau. Nous avons adapté les statuts de Castrol en sauvegardant la spécificité de l'entreprise. » Le calcul de la part variable est encore différent, par exemple.

Au final, cependant, certains salariés de Castrol regrettent, aujourd'hui, que l'harmonisation des statuts n'ait pas eu lieu plus rapidement. D'autant plus qu'après la fermeture de l'usine de Peronne, dans la Somme, en juin 2002 (50 postes supprimés), Castrol France s'apprête, de nouveau, à restructurer son activité.