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Les recrutements de cadres continuent, malgré la crise

SANS | publié le : 18.03.2003 |

En 2002, l'évolution de l'emploi des cadres a été meilleure que prévu, en dépit d'un climat d'incertitudes. Pour cette année, l'Apec prévoit entre 135 000 et 149 000 recrutements de "cols blancs". Mais les jeunes diplômés seront peu représentés.

Les entreprises françaises auraient-elles enfin pris conscience du choc démographique qui se profile, avec les départs à la retraite, dans les prochaines an- nées, de la génération dite du baby-boom ? Si toutes n'ont pas encore pris la mesure du problème, certaines directions des ressources hu- maines intègrent, toutefois, dans leurs prévisions de recrutement, le vieillissement de leurs équipes. Et ce, malgré les incertitudes politiques et économiques qui pèsent actuellement sur les entreprises ; 13 % des sociétés prévoient, en effet, d'accroître leurs effectifs de cadres en 2003, contre 6 % qui envisagent de le diminuer.

La tendance est encore plus nette dans les grands groupes, avec 26 % d'intentions d'embauches. Tel est le constat de l'enquête annuelle sur l'emploi des cadres, publiée, le 11 mars dernier, par l'Apec (Association pour l'emploi des cadres). « Les entreprises font preuve de réalisme et de pragmatisme, confirme, ainsi, Jacques Monnier, président de l'Apec. Elles poursuivent leurs recrutements en se recentrant sur leur métier et restent conscientes de l'évolution démographique et de ses incidences en termes d'emploi. »

Un repli de 11 % par rapport à 2002

De fait, 22 000 postes de cadres vont se libérer en 2003, en raison des départs à la retraite, et 30 000 en 2004. Au total, entre 135 000 et 149 000 recrutements sont prévus pour cette année. Ces prévisions représentent, certes, un repli de 11 % par rapport à 2002, mais elles constituent toutefois une bonne surprise, puisque cette baisse est moins sensible que l'an passé (- 16 %).

L'informatique et le commercial en tête

Parmi les fonctions qui recruteront le plus cette année, l'informatique, le commercial et les métiers de l'exploitation tertiaire devraient connaître un regain d'activité. A l'inverse, la fonction études et recherche devrait, en 2003 encore, accuser un repli. Les promotions au statut cadre poursuivront, de leur côté, leur progression pour la troisième année consécutive.

Une ombre, toutefois, au tableau : les jeunes diplômés souffrent. Alors que 150 000 jeunes sortent du système éducatif (écoles et universités), seuls 37 000 ont été recrutés en 2002, soit une baisse de 26 % en un an. Un niveau proche des années 1994-1995. Cette tendance devrait se confirmer en 2003, les jeunes diplômés constituant une "variable d'ajustement" pour les entreprises, selon l'Apec. De même, le recrutement de cadres confirmés devrait être en recul pour atteindre un niveau analogue à celui de 1998.

A contrario, ce sont les jeunes cadres (moins de cinq ans d'expérience) qui devraient avoir les faveurs des recruteurs. Des profils plus difficiles à attirer en période de plein-emploi « sur un marché du travail plus tendu ».

Bilan 2002

Un peu plus de 50 000 emplois de cadres ont été créés l'année dernière. Ce chiffre, qui représente une augmentation de 2 % par rapport à l'ensemble de l'effectif des cadres est, certes, en retrait par rapport à 2001 (90 300 créations nettes), mais la forte chute des investissements « n'a pas eu des effets dévastateurs sur l'emploi des cadres ».

Dans le détail, quelque 217 000 postes ont été pourvus en 2002, dont 159 000 par recrutement externe et 58 000 par promotion interne. Parallèlement, le nombre de départs pour cause de démission, retraite ou licenciement a diminué de 3 %, passant à 167 000 (contre 172 000 en 2001). A noter : seuls 38 % des cadres sont en activité quand ils font valoir leurs droits à la retraite.

En 2002, l'Apec note un recentrage des recrutements sur le coeur de métier : les entreprises donnent la préférence aux cadres de la fonction production exploitation, la fonction commerciale passant, elle, au second plan. A l'inverse, la fonction études et recherche-développement est en chute libre (- 48 %).