logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

SANS

Les accidents du travail sont en baisse chez Adecco

SANS | publié le : 18.03.2003 |

Lancé en janvier 2001, le "Plan triennal prévention sécurité" d'Adecco devrait atteindre ses objectifs en termes de formation et de sensibilisation aux risques professionnels de ses permanents et intérimaires. Le taux de fréquence d'accidents du travail a déjà diminué.

«La prévention des risques d'accidents du travail fait désormais partie de notre métier. » Tel est, selon Franck Ollivier, le "Monsieur sécurité" du groupe Adecco, l'apport le plus significatif du "Plan triennal prévention sécurité". De quoi s'agit-il ? « L'idée était de se doter d'une politique de prévention en hiérarchisant des priorités, en définissant une méthodologie, et en mettant en place des outils et des modules de formation adaptés », résume le coordinateur national prévention sécurité d'Adecco.

Pour la société de travail temporaire, ce chantier, initié en janvier 2001 et qui s'achèvera en fin d'année, doit, également, lui permettre de résoudre deux problématiques : d'une part, la dilution des actions de sécurité, due à la configuration de l'entreprise, et, d'autre part, la diminution de l'impact des réparations financières des accidents du travail. Car, pour Adecco, le coût des accidents du travail s'élève, en moyenne, chaque année, à environ 55,6 millions d'euros !

« A l'exception des accidents graves (plus de 10 % d'incapacité) et mortels, le code de la Sécurité sociale impose, en effet, aux entreprises de travail temporaire de prendre en charge 100 % des accidents du travail des intérimaires », précise Franck Ollivier. Adecco, qui emploie 4 000 salariés permanents dans 1 000 agences, fait aussi travailler 150 000 personnes (en équivalence temps plein) dépêchées sur quelque 800 000 missions annuelles auprès de 35 000 clients représentant de nombreux secteurs d'activité. « Cette situation particulière nous a aussi interpellés. Une stratégie musclée de prévention des accidents du travail ne peut être imaginée sans méthode et sans prise en compte de cette dimension humaine », poursuit le responsable.

Réseau de coordinateurs

Formé à l'école du BTP, notamment chez Spie-Trindel, Franck Ollivier a commencé par bâtir un réseau de coordinateurs régionaux "prévention sécurité". Dix-huit sillonnent, aujourd'hui, l'Hexagone. Adecco s'est ensuite attelée à identifier ses cinq premiers clients à risques, et ce, à chaque échelon de son organisation (direction générale, directions régionales et de secteurs, agences). Des analyses des causes des accidents et la collecte d'informations recueillies par les intérimaires ont ensuite permis de mener, dans ces entreprises, des actions conjointes de prévention (adaptation des postes de travail, procédures d'accueil, sessions de formation...). Résultat : 50 % des clients "accidentogènes" d'Adecco ont, l'an dernier, enregistré une baisse de leur taux de fréquence d'accidents du travail.

Outils de sensibilisation

En direction des intérimaires, des outils de sensibilisation (vidéos, quiz sécurité, brochures, etc.) ont, par ailleurs, été distribués en fonction du niveau d'accidentabilité des activités des clients. « L'objectif, explique Franck Ollivier, est à la fois de renforcer la vigilance des collaborateurs par une meilleure prise en compte des contextes de travail et d'évaluer le niveau de conscience des risques des intérimaires et d'en tenir compte lors des délégations. » Procédures de délégation qui ont logiquement été revues, Adecco imposant, désormais, pour les postes sensibles, des contraintes obligatoires préalables, en matière, notamment, d'équipements de sécurité.

L'écoute des intérimaires, abordée dans le cadre de rencontres et de bilans de fin de mission, s'est doublée d'un vaste plan de formation des salariés permanents, lequel a, à ce jour, concerné 72 % de cette population. De plus, des audits internes (130 agences auditées en 2002) sont réalisés afin de veiller à la bonne application des mesures de prévention. Les agences ont toutefois tout intérêt à jouer le jeu. Ce sont elles, en effet, qui supportent la charge des réparations financières des accidents du travail. Et la rémunération des salariés d'Adecco évoluant dans ces entités de proximité comporte une partie variable non négligeable calculée sur les résultats.

Suivi psychologique

Si les prochaines étapes du plan triennal porteront sur la finalisation et la consolidation de la démarche, Adecco a déjà enregistré, l'an dernier, une diminution de son taux de fréquence d'accidents du travail, ainsi qu'une baisse de moitié du nombre des accidents mortels. Des régions ont également vu leur taux de fréquence chuter, avec, pour certaines d'entre elles, des diminutions allant de 10 % à 15 %. « Les clients sont aussi plus réceptifs au discours sur la sécurité », observe Franck Ollivier. Adecco est également en train de parapher une convention nationale avec l'association IAPR afin de proposer un suivi psychologique des victimes d'accidents du travail.

REPERES

4 000

salariés permanents et 150 000 intérimaires sont concernés.

72 %

des collaborateurs permanents ont été formés.

50 %

de baisse du nombre des accidents du travail mortels en 2002.