Guintoli démarre une nouvelle vie. Spécialisée dans le domaine du terrassement, la société a quitté, il y a un peu plus d'un an, le giron de la Générale Routière, rachetée par le constructeur Eiffage, et choisi de constituer un nouveau groupe avec neuf autres filiales.

Nouveau périmètre, nouveaux métiers, avec de l'assainissement, du génie civil, des travaux spéciaux et acrobatiques, du forage. Et le groupe regarde vers les travaux électriques et de communication et vers la construction de ports de plaisance.

Ces nouvelles ambitions nourrissent une politique de recrutement et de gestion des compétences renouvelée. « Nos carnets de commandes sont pleins pour les trois années à venir. Nous avons besoin de renforcer nos équipes sur toute une série de métiers, tant en personnel qualifié qu'en débutants pour rajeunir une pyramide des âges vieillissante et gérer les départs en retraite. Après avoir eu recours à l'intérim, nous faisons le choix de recruter, intégrer et fidéliser notre personnel afin d'harmoniser nos structures de rémunération et de créer une véritable culture d'entreprise », explique le DRH Bruno Pavie.

Deux grands axes structurent la politique de gestion des ressources et des compétences. Pour fidéliser ses jeunes, Guintoli mise sur la gestion de carrière. « La fidélité de nos collaborateurs dépend des évolutions que nous leur proposerons », estime Bruno Pavie.

Au coeur du système : un livret individuel professionnel. Au terme de sa mission sur un chantier, le collaborateur présente son livret à son chef de chantier, qui le renseigne en fonction d'une grille d'évaluation commune à toutes les filiales. Il précise les tâches effectuées, les compétences professionnelles requises, celles acquises à cette occasion, ainsi que le comportement, et se prononce sur les évolutions professionnelles envisageables. Le cas échéant, il préconise la formation nécessaire à la montée en compétences et en poste.

A cet effet, Guintoli a mis sur pied son propre dispositif de formation, baptisé Plateforme, animé par deux formateurs professionnels permanents et des vacataires choisis parmi les collaborateurs du groupe. Une quinzaine de modules de formation métier, de deux à quatre jours, sont déjà formalisés. Le catalogue devrait en proposer deux fois plus dans les mois à venir.

Guintoli mène aussi une campagne de recrutement ambitieuse. Deux chargés de recrutement ont été embauchés dans le cadre d'une mission à durée déterminée pour évaluer les besoins et organiser les recrutements. Avec le DRH, ils ont rencontré l'ensemble des directeurs régionaux et directeurs de filiales pour lister les postes à pourvoir, 450 au total, et les profils recherchés à partir d'un référentiel de compétences métier ; 250 collaborateurs confirmés vont être recrutés par les voies classiques. Dans le même temps, l'entreprise ouvre ses portes à 200 jeunes sans qualification de moins de 26 ans.

Les candidats retenus bénéficieront d'une formation tutorée de six mois, rémunérée au Smic sous contrat de qualification, qui débouchera sur un CDI. Guintoli envisage d'ores et déjà de réitérer l'opération en 2004. « Nous savons bien qu'une partie des jeunes que nous recruterons cette année partiront à la concurrence », lâche Luc Rogeat, l'un des deux chargés de recrutement.

Activité : travaux publics.

> Effectifs : 2 500 salariés.

> Chiffre d'affaires : 300 millions d'euros, en 2002.