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Les SSII ne sont pas épargnées

SANS | publié le : 10.03.2003 |

Les transactions individuelles ne suffisent plus. Dans les services informatiques, de plus en plus de procédures de licenciement collectif apparaissent.

Pour faire face au ralentissement de leur activité, les services informatiques ajustent leur effectif, depuis plusieurs mois, en incitant à la démission et par des séries de licenciements individuels. Harcèlement, déqualification, recours excessif à la clause de mobilité, tout a été mis en oeuvre pour lutter contre l'augmentation du nombre de salariés en "inter-contrat" (non affectés à une mission et, donc, non facturés au client). Pour échapper aux délais, aux lourdeurs administratives et aux coûts liés à la mise en place d'un plan de sauvegarde pour l'emploi (PES), rares sont, en effet, les SSII à avoir mis sur pied un plan social en bonne et due forme.

Apparition des premiers plans sociaux

Aujourd'hui, ces artifices ne suffisent plus. Les premiers plans sociaux commencent à apparaître dans un secteur jusqu'ici épargné. Parmi les éditeurs, CCMX a ainsi annoncé, en novembre dernier, la suppression de 187 postes (sur 1 000) et la fermeture d'un site à Nancy. Generix a également choisi de se séparer de 33 personnes (sur 200).

Du côté des SSII, le plan social présenté, en septembre dernier, par ESR, concernait une centaine de postes (sur 600 salariés). Celui du groupe SQLI, annoncé fin 2002, touchait un effectif de 50 personnes et prévoit la fermeture de l'agence de Lille. Ces exemples ne sont pas isolés : selon les représentants du personnel, de nombreuses SSII étudieraient, actuellement, l'opportunité de mettre en place des procédures de licenciement collectif. « Il y a effectivement une hausse des consultations sur ce thème, émanant aussi bien de grandes que de petites sociétés », indique Anne Vaisbroit, déléguée aux affaires sociales de la chambre patronale Syntec informatique.

Une tendance de fond confirmée

A la Commission paritaire nationale pour l'emploi (CPNE), chargée de financer certaines mesures d'accompagnement dans le cadre de restructuration de SSII de plus de 100 personnes, on confirme cette tendance de fond, en précisant que le nombre de plans sociaux présenté devant cette instance est passé de quatre en 2001 à une dizaine en 2002. Et la progression se confirmerait pour 2003.

La tendance est jugée d'autant plus préoccupante que personne ne dispose d'une vue globale de la situation. Pas même les syndicats, faiblement représentés dans ce secteur. Mais tout le monde s'accorde à dire qu'une vague de plans sociaux semblable à celle de 1992 aurait pour conséquence de déstructurer le marché de l'emploi. « Les SSII sont un sas d'entrée pour l'emploi, rappelle Yannick Fondeur, chercheur à l'Institut de recherches économiques et sociales. Elles sont souvent les seules à proposer aux jeunes diplômés une première expérience. » Si les SSII ne les embauchent plus, ils se détourneront du secteur ; lequel risque de vivre, à nouveau, une période de pénurie.