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Fin de partie chez Matra Romorantin

SANS | publié le : 10.03.2003 |

Après l'annonce de la fermeture des usines de Romorantin, qui ne produisaient plus que l'Avantime, la direction de Matra vient de présenter le plan social qui concerne 1 300 salariés.

La dernière vague. Après l'abandon du Renault Avantime, trop peu vendu et produit au rythme de 15 à 30 par jour, pour un objectif initial de plus de 60, Matra met la clé sous la porte de ses usines de Romorantin.

Départs avec transaction

Avec le plan social dévoilé le 5 mars, 950 salariés des sites de production, mais aussi 279 salariés du siège, à Trappes, s'apprêtent à rejoindre les quelque 1 500 anciens de Matra qui ont quitté l'usine depuis 2000, au gré de départs avec transaction. Le groupe avait ainsi préparé depuis longtemps la perspective du transfert de production du Renault Espace - qui assurait des cadences soutenues - vers Renault Sandouville (76), fin 2002.

Plusieurs vagues de salariés sont déjà parties, avec 30 000 à 45 000 euros d'indemnités forfaitaires en plus des indemnités légales, dans le cadre de transactions individuelles ou du plan précédent, en 2002. Les salariés qui doivent, aujourd'hui, quitter Matra disposeront peu ou prou des mêmes conditions financières, avec une prime de 45 400 euros. Quant aux salariés des sous-traitants - trois emplois menacés pour un chez le constructeur -, ils ne disposeront pas d'une telle prime.

C'est évidemment insuffisant pour soutenir le moral des Matra, qui estiment qu'aucun projet viable n'a jamais été mis en oeuvre pour pallier le départ de l'Espace et qui demandent une prime de 150 000 euros.

Course à l'emploi

Ils voient dans la région les licenciés des vagues précédentes courir après l'emploi avec une prime déjà bien entamée. « Les résultats de l'antenne-emploi, pour l'instant, font peur », explique un salarié. La même structure sera agrandie pour accueillir les salariés de ce nouveau plan. Louis Schweitzer, président de Renault, a ajouté au panier une garantie de reprise des salariés qui souhaiteraient rejoindre la marque au losange. « Renault soigne son image au moment du Salon automobile de Genève, tranche Philippe Hemeret, représentant FO et secrétaire général du CE de Matra. Pour accepter cette offre, il faut sacrifier sa maison et l'emploi de son conjoint. »

Quant au dispositif de réindustrialisation du bassin d'emploi, annoncé par Matra, ou au contrat de site prévu par Nicole Fontaine, la ministre déléguée à l'lndustrie, ils ne seraient susceptibles de porter des fruits qu'à moyen terme.